1Q84 nous invite à suivre les destins de Tengo et d’Aomamé.
Tengo est professeur de mathématiques et romancier amateur, et Aomané est instructrice dans un club de sport (Et à ses heures perdues, tueuse à gage – même si elle ne tue que des hommes qui ont violenté des femmes).
Le récit débute pour nos deux personnages par une transgression des règles :
Tengo accepte une demande de son éditeur de réécrire « la Chrysalide de l’air », le roman d’une jeune auteur pour le présenter à un prix prestigieux. Car si le roman de Fukaeri, est en lui-même fascinant (notamment par la description des « Little People », un peuple mystérieux, sorte de lutins malfaisants et dotés de pouvoirs magiques), le style de la jeune auteure est très mauvais. Komatsu, l’éditeur de Tengo pense que la réécriture du roman par Tengo peut en faire un gagnant du prix Akutagawa.
Aomamé, elle, se voit proposer par un chauffeur de taxi de quitter son taxi bloqué sur l’autoroute urbaine et d’emprunter un escalier de secours qui mène à la nationale passant en dessous. Même si ce geste à l’air anodin pour nous, c’est un mouvement qui est suivi avec ahurissement par tous les automobilistes entourant le taxi. Une action vraiment inconcevable dans la société japonaise.
Petit à petit, Aomamé s’aperçoit qu’elle n’a aucun souvenir de certains événements du passé. Un soir en observant le ciel, elle s’aperçoit qu’il y a deux lunes et l’idée d’un glissement dans un univers parallèle commence à s’imposer en elle.
Les fils de l’histoire se tissent, on découvre que Tengo et Aomamé se sont croisés lors qu’ils étaient enfant et que les chemins qu’ils suivent les amènent à s’intéresser à la secte des « Précurseurs ». Cette secte, à l’origine fondée par des étudiants déçus de la société capitaliste avait dans un premier temps pour but d’établir une société basée sur valeurs simples comme l’agriculture bio. Cependant, après une scission avec les éléments les plus violents de la secte, les membres restreints ont fermé l’accès de la secte au monde extérieur.
Tengo s’intéresse à la secte parce que le père de Fukaeri était le dirigeant de la secte et que celui-ci n’a plus donné signe de vie depuis que la secte s’est refermée sur elle-même. Aomamé s’intéresse à la secte parce qu’une enfant a été violée par quelqu’un qui se cache dans la secte, cet enfant faisant référence aux « Little People ».
Un roman fascinant, brutal, très asiatique dans le ton, 1Q84 ne s’adresse pas à ceux qui ont le cœur tendre.
C’est un roman qui contient des éléments de fantastique, de science-fiction, de Thriller…, référence bien sûr au 1984 de Georges Orwell dont il est question nommément dans le roman mais plutôt parce que les Little People, êtres invisibles et multiples, sont l’antithèse de Big Brother, personnage unique et omniprésent.
Ce premier tome laisse encore beaucoup (trop ?) d’éléments à découvrir dans les tomes suivants.
La grande force de ce roman, c’est son côté très descriptif. On n’a pas l’impression de lire un roman mais bien de voir un film asiatique (ce qui me porte à supposer que l’adaptation de ce roman au cinéma ne tardera pas).
Par contre, j’ai eu beaucoup de mal à le lire, ne parvenant jamais à lire plus de 30 pages en une seule session de lecture. Ce n’est pas ce que j’appellerais moi un « page turner » et je ne continuerai pas la série.
Ma note personnelle : 14/20
Editeur : Belfond
534 pages.
1Q84 fait référence au deuxième trimestre 1984 (beaucoup de revues trimestrielles américaines notamment utilisent ce système où 1Q84 désigne le trimestre d’Avril 1984 à Juin 1984 et où l’année littéraire se termine au 4Q, ce qui correspond au trimestre de Janvier à Décembre de l’année suivante).