Au XXIIIème siècle, la Terre envoie une expédition pour coloniser une planète en orbite autour de Beta Virginis. Ce voyage de trente deux ans emmènera 50 colons : 25 hommes et 25 femmes parmi les meilleurs dans leurs spécialités respectives sachant qu’à peu près toutes les sciences seront couvertes.
Même si tout devait bien se passer, tous savent qu’il s’agit d’un voyage sans retour vu la durée du voyage. Et malheureusement, un incident se produit. Alors que le vaisseau est toujours en phase d’accélération, il heurte un obstacle qui endommage le moteur de décélération.
Le vaisseau se retrouve obligé de continuer à accélérer, il est impossible de réparer le vaisseau parce que la densité de matière à l’extérieur est trop importante, le seul moyen de réparer est de trouver un endroit de l’espace où la matière est moins dense et pour atteindre cet endroit, accélérer encore afin de quitter la galaxie et même les galaxies.
Plus la vitesse du vaisseau augmente et plus la différence entre le temps relatif à l’intérieur du vaisseau et le temps réel à l’extérieur grandit. A l’intérieur du vaisseau, les semaines et les mois passent alors qu’à l’extérieur, les années, les siècles puis les millénaires défilent. Lorsque le vaisseau atteindra enfin un endroit où l’équipage peut effectuer des réparations, l’Univers à tellement vieilli que plus aucune planète n’est susceptible d’abriter la vie.
Nos explorateurs n’ont dès lors plus qu’une seule solution, accélérer encore jusqu’au Big Bang avant de décélérer à nouveau dans un nouvel univers…
Ce roman de Poul Anderson m’a un peu rappelé l’époque où plusieurs grands écrivains avaient écrit des romans ou des nouvelles évoquant des vaisseaux générations partis coloniser des mondes tellement éloignés que plusieurs générations se succédaient à bord du vaisseau, allant jusqu’à oublier leurs racines et à développer de nouvelles sociétés.
Par l’ampleur du voyage, ce récit m’a aussi fait penser à Palimpseste de Charles Stross.
J’ai bien aimé Tau Zéro mais si je trouve le récit particulièrement réussi au point de vue scientifique (la postface de Roland Lehoucq aide d’ailleurs beaucoup à comprendre certains concepts) et psychologique (on y suit l’évolution des tensions entre les 50 personnages confinés dans ce vaisseau et la résolution des différents conflits), j’ai été moins convaincu par ses qualités en tant que roman.
Ma note personelle 14/20 (18/20 pour le côté scientifique et psychologique)
Tau Zero
Edition « Le Belial »
291 pages (postface comprise)
Traduction: Jean-Daniel Brèque
Illustration: Manchu
Postface: Roland Lehoucq