Janvier 1945, sentant la fin approcher, de hauts dignitaires nazis imaginent de créer une forteresse dans les Alpes bavaroises. Hitler refusant de quitter Berlin, la défense du réduit bavarois sera confiée au généraux Schörner et Warlimont placés sous l’autorité de Goebbels. Alors qu’Albert Speer, chargé du renforcement des défenses découvre que rien n’avait encore été entrepris pour créer ce réduit alpin et doit se débrouiller avec ce qui reste de main d’oeuvre disponible pour créer en quelques mois ce qui aurait du être préparé depuis longtemps, les généraux allemands essaient de regrouper des troupes pour la défense de la dernière forteresse nazie. Après le décès d’Hitler à Berlin, Goebbels décide de renommer le réduit alpin en Germanica, espérant que les alliés renonceront à attaquer la forteresse après toutes les pertes déjà essuyées et que son état finira par être reconnu en tant que nouvelle entité politique sans lien avecc l’Allemagne nazie. Si les Anglais et Français, épuisés par la guerre semblent enclins à laisser Goebbels et ses séides tranquilles, le président Truman n’est pour sa part pas près de laisser ces tortionnaires et meurtriers de masse s’en tirer comme cela.
La tâche pour les américains n’est cependant pas facile. Leur plus grand atout, l’aviation est quasiment paralysé, la proximité de la Suisse empêche les bombardements de haute altitude sous peine de risquer de toucher la Suisse et les montagnes et la Flak particulièrement dense rendent les attaques en piqué quasi suicidaires.
Une course contre la montre s’engage, si les alliés ne parviennent pas à vaincre les défenses des allemands, ceux-ci auront peut-être le temps de terminer la bombe atomique que l’équipe du professeur Heisenberg achève de finaliser.
Comme dans North Reich, ce roman m’a laissé l’impression d’avoir été développé dans le seul but de réfuter une hypothèse. Pourquoi Robert Conroy n’a t’il pas pris un point de départ antérieur, permettant une défense plus efficace? Les troupes que les généraux allemands parviennent à rassembler dans le réduit alpin sont le reflet de l’armée allemande de l’époque, à côté des vétérans et des fanatiques, on retrouve des gamins et des vieillards. Si Conroy avait placé son idée avant la bataille des Ardennes par exemple, il aurait pu rassembler dans ce réduit des unités aguerries et rendre cette hypothèse plus crédible.
Ici, à aucun moment on n’a l’impression que Goebbels et ses troupes aient une chance, si ce n’est dans l’effondrement de la volonté de se battre des soldats américains, idée qui est finalement balayée alors que c’est sans doute le point le plus intéressant de ce roman.
Dans l’ensemble, j’ai trouvé que ce roman était sans doute le moins intéressant des romans de Conroy que j’aie lu jusqu’ici.
Ma note personnelle: 12/20
Germanica de Robert CONROY
Edition Kindle