Le maître du Haut Château – Philip K. DICK

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Le maître du Haut Château nous apparaît tout d’abord comme une uchronie où le point de divergence se situe en 1933 lors de l’assassinat de Roosevelt par Giuseppe Zangara (tentative qui échoua dans notre réalité). Suite au décès de Roosevelt, les Etats-Unis sont restés neutres et n’ont entrepris aucune démarche de réarmement. Dès lors, l’attaque de Pearl Harbour est encore plus dévastatrice et les soviétiques sans l’appui des américains perdent la bataille de Stalingrad. Rommel s’empare de l’Egypte et les pays alliés sont battus. Et capitulent en 1947. (Pour un résumé complet, je vous renvoie à l’excellent article de Wikipedia).

Le roman commence en 1962 dans une Amérique qui a été divisée entre les Nazis et les Japonais (comme le reste du monde d’ailleurs, les allemands s’étant taillé la part du lion). Et le récit se situe exclusivement du côté japonais et dans la partie centrale des Etats-Unis (partie tampon neutre mais très appauvrie) avec quelques nouvelles qui nous sont fournies sur les événements en Europe (où la succession du Führer Martin Bormann est ouverte).


Je sens que je vais me faire quelques ennemis, Philip K. Dick étant un auteur généralement apprécie en France et le maître du Haut Château a obtenu le prestigieux prix Hugo mais je n’ai pas aimé ce roman.

Certes, c’est un récit très riche en idées, un univers relativement cohérent (j’y reviendrai plus loin) et qui aborde un grand nombre de thématique.

Ce qui nous apparaissait de prime abord comme une uchronie finit par se révéler être plutôt un monde parallèle (le roman en révèle au moins trois).

Dick nous amène au travers de ses personnages à mettre en doute la réalité lorsque l’un de ses personnages semble se retrouver dans notre monde (monde également évoqué dans un ouvrage que les allemands ont étudié et que certains d’entre eux ont visité) alors qu’il contemple un objet artisanal authentique (jusqu’ici, il avait été confronté à des faux fabriqués pour les touristes japonais)  , ou lorsque l’Oracle du Yi-King révèle à l’auteur du « Poids de la sauterelle » que le véritable monde est celui décrit dans cet ouvrage écrit à l’aide du Yi-King puisqu’à chaque question que l’auteur se posait sur la suite, il a interrogé l’Oracle.

L’atmosphère est assez réussie, nous pouvons suivre l’évolution des personnages dans cette partie de l’Amérique dominée par les Japonais. La vie y est difficile certes mais l’occupation y est relativement douce (par opposition à la partie du monde sous le joug nazi où la vie est très dure pour les non-aryens). En fait une grande partie du roman nous met en présence de cette opposition entre les sociétés japonaise et allemande. Outre le côté culturel, on peut aussi mettre en évidence le côté traditionnel japonais opposé au modernisme allemand (les allemands voyagent à bord de fusées au lieu d’avions à réaction, ils ont développé un programme spatial qui leur a permis d’envoyer des vaisseaux sur Mars.

Il y a plusieurs éléments qui m’ont rendu cette lecture difficile :

D’une part, il y a l’irruption du Yi-King qui semble dominer la vie des japonais comme des américains situés en territoire occupé par les japonais. Pourquoi et comment ce livre serait devenu indispensable à une partie aussi importante de la population au point qu’elle n’ose plus prendre de décision sans consulter l’oracle.

D’autre part, et je trouve cet élément assez perturbant, Dick nous montre en 1962 un régime nazi fort en avance sur le plan scientifique par rapport à notre réalité puisque en 1962, les Américains étaient encore loin de poser le pied sur la lune alors que dans le roman, les nazis ont atteint Mars avec des vols habités, sans compter les fusées qu’ils utilisent comme les Américains utilisaient les avions.

Enfin, ce qui m’a le plus rebuté, ce sont les personnages torturés, indécis et le rythme du récit qui est fort lent.  C’est dommage parce que certains pourraient arrêter avant la fin et manquer ainsi les révélations finales sur les mondes parallèles.

Ma note personnelle : 14/20
Le Maître du Haut Château – Philip K. DICK
Edition J’ai Lu – Collection Nouveaux Millénaires

L’avis de Lutin82

Le Premier Fulgur – Edward Elmer « Doc » Smith

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Second tome de la série des « Fulgurs » ou porteurs du Joyau (Lensmen), ce « Premier Fulgur » nous apprend comment la ligue triplanétaire a évolué en patrouille solarienne avant de devenir la Patrouille Galactique.

Alors que Virgil Samms, président du conseil triplanétaire cherchait a établir un conseil galactique, il se trouvait confronté à plusieurs problèmes:

1°) Il fallait que ces représentants puissent être identifiés immédiatement et sans aucun doute

2°) Il fallait qu’ils puissent correspondre entre-eux sans aucun problème, quelques soient les espèces auxquelles ils appartiennent, même des races extraterrestres qui n’utilisaient pas la parole.

3°) Il fallait qu’ils soient incorruptibles.

La réponse vint du jeune savant qui avait créé le super-moteur de la patrouille solarienne, le docteur Bergenholm. Ce dernier conseilla à Virgil Samms de se rendre sur la mystérieuse planète Arisia, planète que tous les spationautes fuyaient pour des raisons qu’ils n’étaient même pas capable d’expliquer, où la réponse lui serait fournie. Bergenholm était incapable d’expliquer comment il le savait mais il était certain que la réponse était là.

Virgil Samms se rendit sur Arisia et en un revint avec le joyau, l’outil indispensable pour distinguer les fulgurs des autres êtres vivants. Le joyau, une pierre chatoyante aux multiples facettes, permettait une communication télépathique instantanée et grâce à celle-ci, les deux individus pouvaient avoir une compréhension et un aperçu mental mutuel, leur permettant de distinguer les qualités et les intentions de leurs interlocuteurs.

De sa rencontre avec l’Arisian qui l’avait reçu, Virgil Samms retint que tous ceux qu’il jugerait, au moyen de son joyau, digne d’être des Fulgurs se verraient remettre un joyau et pourraient ainsi contribuer au développement de la civilisation mais qu’une seule femme serait un jour un Fulgur et qu’elle ne porterait pas de joyau. L’aide apportée par les Arisians se bornerait à fournir des joyaux, le reste étant du ressort des jeunes races.

Alors qu’il pensait pouvoir recruter des centaines de personnes, virgil Samms se rendit compte grâce à son joyau que seul un très petit pourcentage d’humains avaient l’étoffe pour devenir des Fulgurs et que dire des extra-terrestres. Lorsqu’il se rendit sur Palain VII et Rigel IV, Virgil Samms se rendit vite compte que les extra-terrestres pouvaient dépasser les humains dans certains domaines mais avaient aussi parfois des défauts qui rendaient l’accession au grade de Fulgur quasi impossible.

Grâce au Joyau, les Fulgurs parviendront à déjouer plusieurs complots visant à attenter à la vie de Virgil Samms et à développer la Patrouille Galactique en contrant les attaques des forces hostiles manipulées par les Eddoriens.


Ce roman publié en dernier dans le Cycle du Fulgur,  fait le lien entre le premier tome: Triplanétaire et les tomes 3 à 6 (Centrés sur le personnage de Kimball Kinnison), il permet ainsi de relier le futur proche à la sage de Kimball Kinnison (pour plus de détail sur la genèse du cycle, reportez vous à la page wikipedia très bien faite à mon sens.

C’est à mon humble avis un excellent Space Opéra, surtout pour l’époque (1950) qui a influencé de nombreux auteurs. Bien entendu, il souffre des défauts de l’époque (place des femmes dans la sociétés, point de vue très américain et très Wasp, style très héroïque… mais si on sait se replacer dans le contexte, on appréciera certainement cet ouvrage clé dans le cycle.

Ma note personnelle : 16/20
Le Premier Fulgur –Edward Elmer « doc » SMITH
Edition Kindle

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