De Peur que les Ténèbres – Lyon SPRAGUE DE CAMP

De peur que les ténèbres_0001

Martin Padway, un archéologue américain est frappé par un éclair pendant sa visite du Panthéon à Rome. Lorsqu’il se réveille, il se demande d’abord s’il est victime d’une mystification en voyant des gens habillées bizarrement et des chars tirés par des chevaux avant de devoir se rendre à l’évidence : il a été projeté dans le passé. Comprenant le latin grâce à ses études,  Martin parvient assez vite à se situer dans le temps. Il a été projeté dans le passé en 535 après JC, à une époque où les Ostrogoths gouvernent à Rome.

Comprenant qu’il a peu de chances de retourner dans son époque, Martin doit maintenant survivre dans un univers pour lequel il n’est, à priori, pas vraiment taillé. Grâce à ses connaissances avancées, Martin pourrait certes développer certaines technologies mais il doit faire attention à ne pas faire n’importe quoi ; certains progrès pourraient être mal vus dans cette époque barbare.

Le premier véritable succès de Martin viendra en commercialisant du brandy, l’alcool distillé étant inconnu à cette période. Ayant convaincu un banquier syrien de lui prêter de l’argent en échange de l’apprentissage de notions de comptabilité, Martin parvient à s’enrichir et à étendre son influence même s’il se retrouve parfois en prison, ayant suscité la colère ou la jalousie de certaines personnes importantes. Il développe l’imprimerie, un réseau de sémaphores…

La grande obsession de Martin est de battre l’armée byzantine qui va bientôt débarquer en Italie car dans notre réalité, cette invasion à abouti à une situation qui a plongé l’Italie dans une situation où les adversaires se sont neutralisés et où l’Italie a stagné pendant plusieurs siècles ce que Martin appelle la plongée dans les ténèbres. Martin est bien décidé à modifier le futur et pour cela, il doit s’introduire dans l’entourage du roi des Ostrogoths Thiuhadad afin de pouvoir l’influencer et l’amener à prendre les bonnes décisions…


De peur que les Ténèbres est un classique de la SF et de l’Uchronie. C’est un roman assez réussi à mon point de vue parce que le héros est « humain », il fait des erreurs, se plante parfois mais arrive par des moyens parfois surprenant à ses buts. Il se fait aussi rouler dans la farine ou manipuler par ces barbares dont certains sont particulièrement retords. Sprague de Camp n’a pas non plus forcé le trait, il ne fait pas fabriquer des canons par son héros par exemple, les changements apportés restent vraisemblables  à partir des technologies de l’époque et cela renforce le côté crédible.

C’est aussi un roman où l’on retrouve l’humour propre à certains ouvrages de Lyon Sprague De Camp tels que ceux de la série Novaria qui vient d’être rééditée en un seul tome aux éditions Mnemos.

C’est également le premier roman uchronique que j’ai lu ou en tout cas le premier qui m’ait marqué.

Ma note personnelle: 17/20
De peur que les ténèbres- Lyon Sprague De Camp
Edition marabout (ici la couverture est celle de l’édition Néo)

 

 

 

Caissa – Colin GEE

Caissa

Endgame devait être le dernier tome de la série « Red Gambit », mais en l’écrivant, l’auteur s’est rendu compte qu’il aurait encore besoin d’un volume, voici donc Caïssa, déesse du jeu d’échec (tous les autres romans ayant un titre lié aux échecs, il fallait en trouver un qui clôture la série et cela malgré le fait que le précédent s’appelait « fin de partie »).

Dans ce 8ème opus, les hostilités ont repris, les alliés ont repéré le site où les soviétiques préparent leurs armes nucléaires, au bord de la Volga, site camouflé sous un camp de prisonniers. Une opération commando est montée avec l’aide des ukrainiens et de l’équipe d’Howard Hugues.

Ce que les alliés ignorent, c’est que Staline a déjà pu faire produire 8 bomnes nucléaires grâce aux centrifugeuses fournies par les Japonais et aux travaux des scientifiques nippons, ces bombes ont déjà quitté le site de production mais il y reste du matériel, des scientifiques et de nombreux documents.

Le raid est un succès, les alliés emmenant de nombreux scientifiques, des prisonniers de guerre, des documents et une centrifugeuse mais une double explosion nucléaire a lieu sur le site (une des instructions de Staline en cas d’attaque prévoyait de faire sauter le site avec une des bombes fabriquées tandis que les américains ont envoyé une attaque aérienne après l’attaque du commando pour faire sauter le site. L’explosion de la bombe américaine déclenchant l’explosion de la bombe russe qui était censé sauter quelques minutes après de toute façon, le mécanisme ayant été enclenché). Staline aussitôt accuse les alliés d’avoir lancé une attaque atomique sans raison, il déclenche ensuite lui-même trois nouvelles explosions, une en Lithuanie et deux en Ukraine, provinces soviétiques ayant depuis longtemps un passé rebelle, et accuse les alliés d’avoir déclenché ces nouvelles attaques.

Toutes ces attaques nucléaires ont un double but: détourner certains pays des alliés et couvrir les attaques nucléaires chimiques et bactériologiques lancées depuis les sous-marins type XXI pris aux allemands et les sous-marins géants japonais. Ces attaques réussissent partiellement, faisant de nombreuses victimes surtout à Boston et New York.

La réponse alliée est double: une invasion de la sibérie par un débarquement naval dans le sud de la sibérie, débarquement auquel les russes ne peuvent rien opposer et d’autre part, l’annonce à Staline de l’envoi d’une attaque sur deux villes symboles de l’Union Soviétique (Je vous laisse deviner lesquelles). Staline ps du tout perturbé par l’annonce des alliés ordonne à deux escadrilles de décoller, chacune de ces escadrilles emportant une bombe nucléaire avec comme cibles Berlin et Varsovie. Si l’attaque alliée se poursuit, les bombardiers russes ont l’ordre d’atomiser ces deux villes.

Pendant ces événements, les putschistes décident de déclencher leur coup pour empêcher Staline de les entrainer dans un conflit toujours plus violent qui ne peut mener qu’à un bain de sang supplémentaire. Arriveront-ils à temps pour empêcher le monde de glisser vers l’armaggeddon?

Les Français et les Allemands ont aussi quelques comptes à régler, comptes qui seront apurés avant la fin de cette histoire.


A part la peu probable double explosion nucléaire, dont le timing est quasi simultané au point qu’au départ aucun des deux camps n’est conscient qu’il y a eu deux explosions, on retrouve tous les ingrédients qui ont maintenu ‘intérèt de cette série jusqu’à ce 8ème tome.

L’auteur a réussi à mon humble avis cette fin de série en y introduisant quelques scènes émotionnelles puissantes.

Même si certaines actions paraissent peu probables (je pense à l’expédition des sous-marins japonais du Japon jusqu’à la mer noire par exemple), la série est très agréable à suivre et relativement réaliste dans le sens où de nombreux personnages, mêmes importants, connaissent un destin fatal. On n’est pas dans un roman où tous les gentils survivent à la fin.

Ma note personnelle: 16/20
Red Gambit tome 8 – Caïssade Colin GEE
Edition Kindle

Le site de la série: http://www.redgambitseries.com/

Lien facebook sur la série:https://www.facebook.com/groups/RedGambit/

Lien facebook sur le tome 8: https://www.facebook.com/groups/1506563606323223/?fref=ts

 

La bataille de Dorking – Sir George CHESNEY

la-bataille-de-dorking

Ecrit peu après la défaite française de 1870, cet ouvrage tente d’analyser ce qui se serait passé si l’Angleterre avait déclaré la guerre à l’Allemagne en 1871.

Tout commence par l’annexion de la Hollande et du Danemark par l’Allemagne ce qui entraîne une déclaration de guerre anglaise à l’Allemagne.

L’auteur prévoit une défaite rapide de la flotte anglaise suivie d’une invasion où l’organisation, la discipline et le nombre des troupes prussiennes finissent par l’emporter.

Tout est vu au travers du témoignage d’un soldat volontaire, ce qui accentue l’élément de confusion des troupes britanniques puisque notre brave soldat se voit balader d’un côté à l’autre sans beaucoup de précisions sur les mouvements de l’ennemi jusqu’au moment de la bataille. C’est le point fort de cet ouvrage mais cela amène comme désavantage, une certaine confusion de la part du lecteur également.

Suite à la défaite anglaise, l’angleterre se voit imposer de lourdes réparations de guerre et se voit dépouillée de ses colonies un peu comme l’Allemagne en 1918.


Véritable mise en garde de l’auteur contre l’état d’impréparation à la guerre de l’Angleterre, cette uchronie ne présente pas vraiment une analyse stratégique, les batailles y sont expédiées en quelques lignes parfois et l’introuduction très longue analyse de façon (trop) détaillée les éléments qui ont amené à la chute de l’Angleterre: dispersion des forces navales et terrestres à travers le globe, la plus grande partie des forces est concentrée dans la Navy.

Navy qui est envoyée en quelques lignes au fond de la mer grâce à l’emploi par les allemands de la torpille (Cette peur de la torpille qui a sans doute empêché un affrontement de plus grande ampleur lors de la bataille de Jutland en 1916) .

L’armée anglaise est très peu nombreuse (en tout cas sur le sol britannique), la défense de l’Angleterre reposant en grande partie sur les volontaires qui manquent d’entrainement, de matériel et d’expérience du combat.

Si l’analyse de l’auteur quant aux faiblesses de l’Angleterre est sans doute assez réelle (sauf peut-être qu niveau de la Navy, il modifie déjà la configuration stratégique avant le début de son récit par l’annexion de la Hollande et  du Danemark. D’un autre côté, le lecteur est confronté aux problèmes de ravitaillement des anglais alors que l’aspect logistique du débarquement d’une énorme armée allemande est complètement passé sous silence.

En bref, je dirais que l’auteur a forcé le trait pour arriver à démontrer ce qu’il voulait démontrer.

Ma note personnelle: 10/20
La Bataille de Dorking – Sir George CHESNEY
Edition Kindle
Edition des Régionalismes

World War 1990 – Operation Artic Storm – William STROOCK

World War 1990_ Operation Arctic Storm

Comme le titre l’indique, dans ce roman l’auteur nous parle d’une guerre commencée en 1990. Le point de divergence se situe en fait à la mort de Brejnev. Ce n’est pas Gorbatchev qui succède à Brejnev mais un certain Ligachev. Les principaux changements sont que le mur de Berlin n’est pas tombé et que l’Union soviétique, ne pouvant plus maintenir un budget de la défense assez élevé que pour concurrencer les États-Unis, décide de déclarer la Guerre à l’Otan. Le récit commence véritablement alors que l’offensive soviétique initiale s’est enlisée en Allemagne. Les soviétiques occupent une bonne partie de l’Allemagne et le Nord de la Norvège mais la contre-offensive de l’Otan a repoussé les soviétiques de l’autre coté de la Weser et quasiment piégé leur plus puissante unité, la 3ème armée de choc. Alors que l’Otan avait décidé de laisser cette armée fuir le champ de bataille, Thatcher donne l’ordre de couper la retraite et de détruire la 3ème armée de choc.

Devant l’évolution négative de la situation , le nouveau ministre de la défense soviétique (le précédent s’étant suicidé après cette défaite) décide d’étendre le conflit. Une attaque soviétique sur l’Alsaka et quelques îles des aléoutienne est initialement un succès avant que les citoyens de Nome ne chassent les soviétiques de leur ville avant de prendre le port et l’aéroport de Nome d’assaut. Le président Bush n’est pas le dernier surpris d’apprendre que les parachutistes russes se sont rendus à la population civile de Nomé.

En Norvège, les combats reprennent et les américains envolent une énorme flotte (comprenant le New Jersey, trois porte-avions américains, un porte-avions britanniques et leurs escortes reprendre Bodo puis Tromso. Après de nombreuses attaques d’avions et de sous-marins, les soviétiques se décident enfin à envoyer leur flotte de surface, deux porte-avions ainsi que les croiseurs de bataille Kirov et Fruntze avec leurs escortes. A la fin de l’engagement, l’Illustrious anglais a été coulé ainsi que l’Entreprise mais les russes ont perdu leurs porte-avions et leurs croiseurs de bataille, de nombreux sous-marins et avions. La bataille pour l’Atlantique Nord est une victoire de l’Otan.


Un livre plaisant, premier d’une trilogie et qui nous ramène à Tempête Rouge. S’il n’est sans doute pas au niveau du roman de Clancy, c’est quand même un essai intéressant, ponctué de commentaires des auteurs du jeu Harpoon.

Les passages politiques sont intéressants même si je ne partage pas entèrement l’avis de William Stroock sur Mitterand qui semble dans le livre avoir tenté quelque chose (qui n’est pas explicité, peut-être un accord de paix séparé?) avec les russes. C’est à mon sens une vue typiquement américaine de penser que les français pourraient être un maillon faible de l’alliance et être prêts à se retirer du conflit dès que possible.

Ma note personnelle : 16/20
World War 1990 – Operation Artic Storm – William STROOCK
Edition Kindle

Site web de l’auteur: http://williamstroock.blogspot.be/

Le maître du Haut Château – Philip K. DICK

Le maitre du haut chateau_0001

Le maître du Haut Château nous apparaît tout d’abord comme une uchronie où le point de divergence se situe en 1933 lors de l’assassinat de Roosevelt par Giuseppe Zangara (tentative qui échoua dans notre réalité). Suite au décès de Roosevelt, les Etats-Unis sont restés neutres et n’ont entrepris aucune démarche de réarmement. Dès lors, l’attaque de Pearl Harbour est encore plus dévastatrice et les soviétiques sans l’appui des américains perdent la bataille de Stalingrad. Rommel s’empare de l’Egypte et les pays alliés sont battus. Et capitulent en 1947. (Pour un résumé complet, je vous renvoie à l’excellent article de Wikipedia).

Le roman commence en 1962 dans une Amérique qui a été divisée entre les Nazis et les Japonais (comme le reste du monde d’ailleurs, les allemands s’étant taillé la part du lion). Et le récit se situe exclusivement du côté japonais et dans la partie centrale des Etats-Unis (partie tampon neutre mais très appauvrie) avec quelques nouvelles qui nous sont fournies sur les événements en Europe (où la succession du Führer Martin Bormann est ouverte).


Je sens que je vais me faire quelques ennemis, Philip K. Dick étant un auteur généralement apprécie en France et le maître du Haut Château a obtenu le prestigieux prix Hugo mais je n’ai pas aimé ce roman.

Certes, c’est un récit très riche en idées, un univers relativement cohérent (j’y reviendrai plus loin) et qui aborde un grand nombre de thématique.

Ce qui nous apparaissait de prime abord comme une uchronie finit par se révéler être plutôt un monde parallèle (le roman en révèle au moins trois).

Dick nous amène au travers de ses personnages à mettre en doute la réalité lorsque l’un de ses personnages semble se retrouver dans notre monde (monde également évoqué dans un ouvrage que les allemands ont étudié et que certains d’entre eux ont visité) alors qu’il contemple un objet artisanal authentique (jusqu’ici, il avait été confronté à des faux fabriqués pour les touristes japonais)  , ou lorsque l’Oracle du Yi-King révèle à l’auteur du « Poids de la sauterelle » que le véritable monde est celui décrit dans cet ouvrage écrit à l’aide du Yi-King puisqu’à chaque question que l’auteur se posait sur la suite, il a interrogé l’Oracle.

L’atmosphère est assez réussie, nous pouvons suivre l’évolution des personnages dans cette partie de l’Amérique dominée par les Japonais. La vie y est difficile certes mais l’occupation y est relativement douce (par opposition à la partie du monde sous le joug nazi où la vie est très dure pour les non-aryens). En fait une grande partie du roman nous met en présence de cette opposition entre les sociétés japonaise et allemande. Outre le côté culturel, on peut aussi mettre en évidence le côté traditionnel japonais opposé au modernisme allemand (les allemands voyagent à bord de fusées au lieu d’avions à réaction, ils ont développé un programme spatial qui leur a permis d’envoyer des vaisseaux sur Mars.

Il y a plusieurs éléments qui m’ont rendu cette lecture difficile :

D’une part, il y a l’irruption du Yi-King qui semble dominer la vie des japonais comme des américains situés en territoire occupé par les japonais. Pourquoi et comment ce livre serait devenu indispensable à une partie aussi importante de la population au point qu’elle n’ose plus prendre de décision sans consulter l’oracle.

D’autre part, et je trouve cet élément assez perturbant, Dick nous montre en 1962 un régime nazi fort en avance sur le plan scientifique par rapport à notre réalité puisque en 1962, les Américains étaient encore loin de poser le pied sur la lune alors que dans le roman, les nazis ont atteint Mars avec des vols habités, sans compter les fusées qu’ils utilisent comme les Américains utilisaient les avions.

Enfin, ce qui m’a le plus rebuté, ce sont les personnages torturés, indécis et le rythme du récit qui est fort lent.  C’est dommage parce que certains pourraient arrêter avant la fin et manquer ainsi les révélations finales sur les mondes parallèles.

Ma note personnelle : 14/20
Le Maître du Haut Château – Philip K. DICK
Edition J’ai Lu – Collection Nouveaux Millénaires

L’avis de Lutin82

Storm Front (Twilight of The Gods Book 1) – Christopher NUTTALL

Storm Front

Ci-dessous j’ai essayé de résumer l’appendice qui se trouve à la fin du roman et qui explique la situation dans laquelle les « héros » du roman se débattent en 1985, des phrases entières sont directement ou quasi directement traduites de cet appendice. Cet exercice nécessaire m’a paru utile parce que la série comporte 3 tomes (à ce jour?), je ne le répèterai pas pour les tomes suivants.

Dans Storm Front, une contre-attaque américaine a réussi à couler un porte-avion japonais en 1941 à Pearl Harbour. Ce simple événement a fait réfléchir Hitler et celui-ci, au lieu de déclarer la guerre aux USA, l’a déclarée aux Japonais. Dès lors, les USA ne sont pas entrés en guerre au côté des anglais et des russes et les allemands ont conquis l’URSS, l’Afrique du Nord et de larges parties du Moyen-Orient. Les Etats-Unis ont envahi le Japon en 1944. Le successeur de Churchill a conclu un accord de paix raisonnable avec l’Allemagne mettant fin à la seconde Guerre Mondiale. Hitler est décédé en 1950 remplacé par Martin Bormann, lui-même remplacé par son fils Adolf Bormann.

En 1985:

Le pouvoir politique en Allemagne est sensé être exercé par le Führer mais est divisé en réalité en trois factions: la SS, l’armée et les conglomérats économiques, chacune de ses trois factions étant elle-même fractionnée en plusieurs éléments (l’armée par exemple est divisée entre armée de Terre, Kriegsmarine et Luftwaffe). Ces factions sont représentées au Reich Council par le Reichführer SS, le chef de l’OKW et le ministre des finances.

La SS et la Gestapo  imposent une main de fer sur le pays.

L’Allemagne est une puissance militaire (elle dispose par exemple de cinq porte-avions nucléaires, sept cuirassés et 137 navires de surfaces de moindre importance mais aussi de 97 sous-marins nucléaires; elle dispose aussi de plusieurs milliers de têtes nucléaires) et politique majeure divisée en cinq sections:

1°) Germany Prime est le cœur du Grand Reich allemand, s’étendant des côtes de France à la Pologne. Des états comme la Belgique, les Pays-Bas et la Pologne ont complètement disparu de la carte. Les populations qui n’ont pas été jugées suffisamment germaniques ont été déportées, réduites en esclavage ou exterminées et des colons allemands se sont installés à leur place. Germany Prime est la meilleure partie où vivre du grand Reich ce qui ne veut pas dire grand chose. La vie dans cette partie du Reich ressemble beaucoup à ce qu’elle était avant la seconde guerre mondiale: Les garçons et les filles sont enrôlés dès le plus jeunes âge dans les mouvements de jeunesse où ils sont endoctrinés. Les garçons sont encouragés à devenir militaire et les filles à avoir des enfants (à partir de 4 enfants, les femmes allemandes jouissent de nombreux avantages) et à s’occuper du ménage. Seule une petite partie des jeunes entre à l’université encore que des efforts soient en cours pour augmenter le nombre d’étudiants. Très peu de gens sont encore capables de reconnaître un Juif, tellement les caricatures qui sont présentées dans les écoles sont loins de la réalité.

2°) Germany North se compose du Danemark et de la Norvège. Ces deux états ont été déclarés germaniques après l’élimination de tous ceux jugés indésirables. Le Reich y maintient de nombreuses bases navales et aériennes. Sans le soutien britannique, la propagande a fini par miner la résistance et de nombreux norvégiens se sont portés volontaires pour entrer dans la SS ou s’établir en Germany East.

3°) Germany East est sans doute le pire endroits où des colons peuvent s’établir. S’étendant de la Pologne au Kamchatka, la région n’est toujours pas totalement pacifiée et en proie à  de nombreuses attaques. La plupart des villes russes originales ont été détruites. A leur place, les allemands ont installé d’immenses plantations et camps de travail. La population slave est déclarée sous-humaine et maltraitée. La plupart des colonies allemandes sont de vraies forteresses et c’est la seule région où les SS sont relativement populaires.

4°) Germany Arabia est constituée de tout ce qui se trouve entre le canal de Suez et l’Iran. Hitler a vite oublié ses promesses et après avoir aidé les nazis à éliminer les juifs, les Arabes se sont retrouvés avec des maîtres bien plus durs que les britanniques. Une révolte a été écrasée en 1950 et de nombreux colons allemands ont remplacés la population locale.

5°) Germany South consiste en l’ancien Congo Belge et Le Sud-ouest de l’Afrique (Namibie). C’est sans doute l’un des endroits les plus affreux où vivre pour les populations indigènes. Les Allemands y sont moins regardant sur l’origine des colons du moment qu’ils sont blancs afin de les aider à contrôler les esclaves et à maintenir les natifs sous contrôle.

La Suisse est toujours indépendante et disposerait de l’arme nucléaire.

La Suède et la Finlande sont indépendantes mais leurs économies sont totalement dépendantes de celle du Reich.

La France de Vichy contrôle le restant de la France ainsi que l’Afrique du Nord française. Elle dispose de très peu d’autonomie et de nombreux français ont émigré en Afrique du Nord pour essayer de construire une vie qui ne soit pas à l’ombre des nazis.

L’Italie contrôle l’Ethiopie, la Lybie, Egypte (sauf la région du canal), la Grèce et de larges parties des Balkans.

L’Espagne a tenté sans grand enthousiasme de s’emparer de Gibraltar mais n’y est pas parvenue au grand dam d’Hitler.

Le Portugal a déclaré la guerre en 1944 aux britanniques pour la forme sans aucune intervention.

Face à l’Allemagne et à ses alliés, se dresse l’Alliance Nord Atlantique, une association de l’Amérique, la Grande Bretagne, l’Australie, le Canada, la Nouvelle Zélande, l’Inde, l’Iran, l’Islande et le Brésil. Tous ces états, à l’exception de l’Iran sont des démocraties et la plupart d’entre eux disposent de marines puissantes.

L’Angleterre et l’Iran servent de bases avancées à l’Alliance et habitent tous deux de nombreuses bases aériennes américaines en plus de leurs propres forces. La menace du Reich suffit à maintenir la cohésion de l’alliance au delà des inévitables frictions.

L’empire britannique a laissé place au Commonwealth britannique en 1951 quand l’Inde s’est vu reconnaître son indépendance vis-à-vis de la couronne britannique. Les états du Commonwealth (l’Australie, le Canada, la Nouvelle Zélande, l’Inde et Afrique du Sud) se sont mis d’accord pour mettre leurs ressources en commun pour empêcher les Etats-Unis de dominer complètement l’Alliance.

L’Afrique du Sud cependant s’est retirée du Commonwealth en 1965 après que des frictions soient apparues entre le régime de l’Apartheid et les états plus libéraux. Bien qu’alliée à l’Allemagne nazie, le régime est resté relativement libéral vis-à-vis par exemple de la population juive. L’Afrique du Sud est la proie d’une guerre civile avec la majorité autochtone de sa population qui dispose du soutien militaire de l’Alliance. Malgré les 200.000 hommes envoyés en renfort par Berlin, le régime de Prétoria semble en forte difficultés et les Nazis sont tentés de remplacer les dirigeants par des hommes plus proches de leur doctrine.

Le Japon a été envahi par les Américains en 1944. La combinaison d’une résistance fanatique (certains japonais ont résisté jusqu’en 1955) et de la famine de masse a conduit à une diminution de 60% de la population. L’émigration des noirs américains a été encouragée et de nombreuses unions entre soldats noirs et japonaises. La quasi destruction du Japon a eu des conséquences sur sa culture. La culture japonaise a laissé la place à une étrange combinaison des cultures américaines et japonaises. Le Japon est formellement un territoire américain même s’il n’a pas encore été reconnu comme Etat à part entière.

Une guerre économique est en cours entre les deux supers puissances et les allemands sont un peu dans la même position que les soviétiques dans notre ligne temporelle, la course à l’espace et aux armements nucléaires a usé une grande partie des ressources du Reich.  Les Américains ayant une économie beaucoup plus développé peuvent se permettre de dépenser beaucoup alors que les allemands doivent dépenser une part très importante de leur budget pour se maintenir au même niveau. De plus, les allemands souffrent des différentes politiques voulues par les factions au pouvoir:

1°) Les SS veulent une natalité forte pour permettre à la race allemande de se développer, dès lors ils ont instauré des allocations très importantes pour les familles nombreuses. Ceci a un coût énorme pour le Reich.

2°) Le développement militaire contrebalancer la puissance américaine sont soutenus par l’armée et la SS.

3°) La Guerre en Afrique du Sud a un coût très élevé mais le Führer Adolph Hitler avait décrété que les allemands ne pouvaient se retirer d’aucun territoire où ils auraient débarqué. Sans compter la perte de prestige (et la chute prévisible d’un allié) qu’engendrerait ce retrait.

4°) Les conglomérats financiers ont obtenu des avantages en matières d’impôts qui font que la charge sur la population est de plus en plus lourde, les prix ont commencé à augmenter et le rationnement est envisagé. Bien entendu, les financiers arrosent suffisamment d’officiel pour maintenir les impôts à leur avantage. De plus, l’économie allemande n’est pas très efficace et la libre-pensée n’étant pas encouragée, beaucoup de jeunes cerveaux ont fui vers les pays de l’alliance. Ce n’est que récemment que les autorités du Reich ont commencé à investir dans les universités. Il y a bien un réseau informatique mais il est limité et l’informatique allemande est fort en retard par rapport à ce qui se fait aux USA.

C’est dans cette Allemagne en difficulté que Gudrun, une jeune étudiante de l’Université de Berlin découvre que son fiancé qui est parti se battre en Afrique du Sud, serait soigné à l’hôpital Josef Mengele à Berlin. Elle parvient à  pénétrer en secret dans cet hôpital après avoir emprunté une tenue d’infirmière et découvre effectivement son fiancé en état de mort clinique comme de nombreux autres soldats. Gudrun parvient à faire prendre conscience à Volker Schulze, père de son fiancé que le gouvernement a menti et qu’au lieu de rendre hommages aux blessés et aux morts de la guerre en Afrique du Sud, ce même gouvernement cache l’ampleur des pertes.

Gudrun répand la nouvelle à l’université pendant que Volker organise les ouvriers en syndicat et déclenche des grèves. Le mouvement prend de l’ampleur avec une manifestation de femmes, mères et soeur de combattants désirant avoir des nouvelles des leurs. La révolte s’intensifie avec de nouvelles demandes: hausses de salaires, droit de vote, plus de libertés.

Le Reichsfürher SS déclenche des provocations, les SS tirent sur la foule désarmée, l’armée tire sur les SS. La guerre civile est enclenchée. Le Reichführer SS se réfugie à Germanica (nouveau nom de Moscou) et prend le contrôle de Germany East pendant que Gudrun et Volker prennent la tête d’un gouvernement civil avec l’appui de l’armée et du ministre des finances.


Un roman intéressant pour ses hypothèses, mais qui pêche à mon humble avis par une certaine naïveté de ton et certaines incohérences (J’ai en effet du mal à croire qu’une Allemagne aussi puissante soit mise à mal par une guerre en Afrique du Sud (même si cela représente un problème logistique vu la distance et ait aussi du mal à rassembler des troupes pour maintenir l’ordre à Berlin.

Parmi les points positifs, je retiendrai certains personnages comme Horst, un jeune SS qui a infiltré l’université mais qui choisit de rejoindre la rébellion lorsqu’il découvre que les maîtres du Reich ont trahis leurs devoirs envers leurs propres soldats. C’est en grande partie grâce à Horst que la rébellion pourra s’étendre.

Un autre point que j’ai apprécié, c’est que l’auteur n’a pas fait de ses personnages des héros sans défauts. Ils ont gardé les préjugés de leur endoctrinement, ils considèrent toujours que les autres peuples sont des sous-hommes mais on sent qu’il y a un début de questionnement sur les valeurs et les enseignements du Reich. Nous verrons comment cela évoluera par la suite.

En résumé, un début intéressant mais qui ne parvient pas à captiver le lecteur sans doute parce qu’on a du mal à créer un lien avec les personnages.

Christopher Nuttall est un écrivain prolifique mais il me manque pour l’instant quelque chose qui me ferait vraiment accrocher à ses séries.

Pour l’anecdote que les amateurs d’uchronie reconnaîtront, l’ambassadeur des Etats-Unis à Berlin se nomme Turtledove.

Ma note personnelle: 13/20
Storm Front (Twilight of the Gods Book I) – Christopher G. NUTTALL
Edition Kindle

Le site officiel de l’auteur: http://www.chrishanger.net/

 

 

 

 

 

 

 

 

Nouvelle page sur le blog

Suite aux suggestions de l’amateur d’aéroplanes en matière d’uchronie, j’ai décidé de créer une nouvelle page dédiée aux suggestions des visiteurs de ce blog.

Donc, si vous voulez contribuer, n’hésitez pas à me communiquer vos trouvailles (de préférences celles qui ne sont pas encore commentées sur le blog.

Et comme l’amateur d’aéroplanes a été à la base de cette idée, j’ai inscrit sur cette page deux de ses suggestions pour commencer:

Les Oranges de YaltaLes Biplans de D'Annunzio

 

Published in: on 8 avril 2017 at 12 h 24 min  Comments (8)  
Tags: , , ,

Guerre aux Grands- Pierre LEAUTE

guerre-aux-grands

Devenu empereur, Augustin Petit est toujours ravagé par ses mêmes obsessions, libérer les petits de l’oppression des Grands et quoi de mieux pour cela que de faire la guerre au pays qui est peuplé de grands: l’Allemagne. Avec ses alliés Italiens, la France envahit donc l’Allemagne ce qui provoque l’entrée en guerre des anglais.

L’Histoire se poursuit un peu comme dans notre ligne temporelle en échangeant les rôles de l’Allemagne et de la France, l’Allemagne est vaincue et scindée en deux puis l’Italie se fait envahir et Augustin Petit doit libérer son allié italien (il se fait lui même parachuter et participe activement à la libération).

A la fin, la France est vaincue. Augustin Petit retranché dans son refuge savoyard choisit l’exil en Amérique du Sud.


Je ferai un peu les mêmes remarques pour ce deuxième tome que pour le premier , pour moi la sauce n’a pas pris parce que le mélangé de gravité et d’humour est très délicat.surtout quand on arrive à des scènes  délirantes. Et tant qu’à faire, pourquoi revenir à une fin classique, pourquoi ne pas avoir écrit la grande victoire du Petisme, avec un monde à la botte du tyran?

Je retiendrai de ces deux tomes quelques scènes amusantes où l’auteur relie l’actualité plus ou moins récente avec son roman (Augustin Petit écrivant à son épouse qui l’a quitté: si tu reviens j’annule tout) ou la décapitation de la tour Eiffel bien trop grande au goût du dictateur ainsi que l’interview du dictateur par Pierre Bellemarre des années après la fin de la seconde guerre mondiale.

Ma note personnelle: 13/20
Guerre aux Grands ! – Pierre LEAUTE
Edition Kindle

Voir le premier tome: Mort aux Grands!

Si vous voulez avoir plus d’information sur l’auteur, vous en trouverez notamment sur son blog.

Shattered World 1-6: « The Eurasian War  » de Bobby HARDENBROOK

41odZ9QNHyL

J’avais déjà donné mon avis sur la première partie, voici ma critique des volumes 1-6(réunis en un seul gros ouvrage).

Je rappelle que « Shattered world » est un essai uchronique, pas un roman.

Contrairement à la plupart des récits uchroniques, dans cet essai, Bobby Hardenbrook modifie plusieurs paramètres:

Il part du principe que les relations entre l’Allemagne et l’Union soviétique se sont détériorées au point que Staline décide de lancer une attaque préventive sur la Pologne avant qu’Hitler ne se décide à attaquer ce pays.

Il décide aussi de plusieurs modifications telles que : pas de purge des officiers de l’armée rouge, accélération de la production des blindés soviétiques (ce qui leur permet d’avoir beaucoup plus de T34 disponibles dès les débuts de la guerre), l’Armée allemande jouit de beaucoup plus de libertés que dans notre ligne de temps parce qu’Hitler ne bénéficie pas de l’aura que lui aurait donné selon l’auteur la victoire de la campagne de France.

Dans cet essai, l’auteur aborde le récit uniquement du point de vue des mouvements stratégiques, il n’y a pas de partie romancée, mais seulement quelques témoignages ponctuels de situations tactiques par des personnages divers, sans doute pour donner un petit côté réaliste.

Pour un résumé plus détaillé du début, je vous renvoie à ma critique du tome I.

Après l’attaque de la Pologne par les soviétiques en 1937, les allemands, hongrois et italiens se sont rangés du côté polonais. Les combats se sont étendus à la Roumanie.

Les Français, Anglais et Américains restent neutres aidant même plutôt l’Allemagne économiquement parce qu’ils considèrent que Staline est plus dangereux qu’Hitler.

Petit à petit, l’Allemagne finit par prendre le dessus. L’Union soviétique est seule pour combattre l’Axe et, étant l’agresseur, ne jouit pas pour cette guerre de l’important soutien psychologique que constituait l’invasion de la Rodina  Lors d’une des offensives allemandes, Joukov se retrouve encerclé par les allemands avec plusieurs dizaines de milliers d’hommes et finit par se suicider. La Guerre s’étend aux Pays Baltes, à la Finlande et même à la Suède qui est envahie par les deux camps.

Alors que l’Axe repousse petit à petit les soviétiques, des parties du territoire soviétique se soulèvent et rejoignent l’Axe comme L’Ukraine, les Pays Baltes ou la Tchétchénie. Certains pays qui, dans la ligne de temps normale étaient restés neutres, rejoignent l’Axe comme l’Irak ou la Turquie (à qui l’Allemagne a promis les champs pétrolifères de Bakou).

Le Japon voyant la frontière est de l’empire soviétique fortement dégarnie attaque et s’empare d’une bonne partie de la Sibérie, postposant son attaque sur les territoires des puissances occidentales.

Les soviétiques sont acculés. Beria fomente un coup d’état et élimine Staline. Ne pouvant rien faire pour faire basculer la situation, Beria finit pas accepter de capituler en Juillet 1942 et la frontière est établie sur base des territoires conquis, la suède étant coupée en deux. L’Union soviétique est amputée de nombreux territoires: l’Ukraine, les Pays Baltes, une partie de la Sibérie et du Caucase.

Pour l’anecdote, Stalingrad est renommée: Beriagrad.

Les Pays occidentaux (France, Angleterre, Belgique, Pays-Bas) ont entre-temps créé l’Alliance pour la démocratie que la Norvège s’est empressée de rejoindre mais qui ne comprend pas les Etats-Unis où le président républicain Dewey a été élu par les partisans d’une politique isolationniste.

Alors que l’Allemagne se prépare à la prochaine guerre contre l’Alliance pour la démocratie en développant de nouveaux chars (Le char Panther amélioré dans cette timeline a été renommé Cougar et débarrassé des nombreux problèmes de maintenance que connaissait le Panther) de type Cougar II avec un canon de 105mm. Les Jets se multiplient ainsi que les fusées V2, V3 et V4 avec toujours plus de puissance et d’explosifs emportés.
Les troupes Italiennes voient leur équipement modernisé et se lancent dans la construction de nouvelles unités navales y compris un porte-avion. Les Allemands et les Anglais se lancent aussi dans la construction de nouvelles unités navales plus puissantes (Les allemands créant notamment un « super-Bismarck » nommé Fatherland et deux porte-avions).

Les hostilités reprennent en mai 1945 et la Wehrmacht se lance à l’assaut des Pays-Bas de la Belgique et de la France. La campagne est plus longue et acharnée mais les allemands finissent par vaincre les troupes alliées et à s’emparer des trois pays envahis. La France n’a pas capitulé parce que De Gaulle a fait un coup d’état. La France continue donc la Guerre depuis ses possessions d’Afrique du Nord.

Dans le désordre et par théâtre d’opération:

En Afrique du Nord, les Italiens tentent de s’emparer de la Tunisie mais même s’ils sont mieux équipés et leur moral meilleur que dans notre ligne temporelle, ils finissent par avoir besoin des Allemands qui envoient d’abord Guderian et puis Rommel en soutien de Guderian pour faire face aux français à l’Ouest et aux Anglais à l’est (Egypte). Les combats seront longtemps indécis, basculant d’un côté puis de l’autre mais les français sont battus et obligés de concéder la Tunisie et une bonne partie de l’Algérie à l’Italie; ils sont aussi forcés de se retirer de l’Alliance pour la démocratie. Les troupes anglaises après avoir été au bord de l’anéantissement sont sauvés par l’explosion d’une bombe atomique sur le nœud de ravitaillement le plus important des allemands, l’explosion liquidant la meilleure unité allemande par la même occasion. L’Egypte et la Syrie sont cependant le théâtre de nombreuses insurrections nationalistes et fondamentalistes et il n’est pas sûr que l’Angleterre pourra encore s’y maintenir longtemps.

L’Espagne ayant rejoint l’Axe, Malte et Gibraltar ont été attaqués. Malte est tombée assez rapidement mais Gibraltar ne cédera qu’après un siège de 1.614 jours et de nombreux bombardements notamment par les canons lourds sur rails.

En Norvège, là aussi les combats sont acharnés mais après plusieurs années de combats, les alliés repoussés au Nord sont obligés de ré-embarquer vers l’Angleterre.

Les Etats-Unis, attaqués par les Japonais en même temps que les Anglais, français et autres puissances occidentales ne sont entrés en Guerre que contre les Japonais. Nous suivons donc pendant plusieurs années les combats dans le Pacifique où la flotte américaine, lourdement touchée à Pearl Harbour où elle a vu trois de ses six porte-avions de Classe Essex coulés et un quatrième endommagé (sur six) doit mener de longs combats contre les Japonais. Le général Patton se distingue en Thaïlande et en Indochine où les Américains se sont alliés à Ho Chi Minh pour chasser les Japonais. Les Etats-Unis ont développé la bombe atomique avec un peu de retard sur notre ligne temporelle et l’utilisent pour faciliter leurs avancées. Après l’explosion de la deuxième bombe, une junte de militaire fanatiques s’empare de l’empereur du Japon et décide de poursuivre le combat jusqu’au bout. On voit donc les explosions nucléaires se multiplier, détruisant les points de résistance, les ports, les infrastructures militaires et les villes. De leur côté, les militaires japonais font un usage intensif d’armes chimiques et bactériologiques ce à quoi les Etats-Unis répondent avec leur propres armes chimiques et l’utilisation du Napalm. Les Japonais sont repoussés un peu partout se cramponnant aux villes portuaires chinoises et défendant leurs îles pied à pied.

Les soviétiques, profitant de ce que les Allemands étaient très occupés à l’Ouest ont lancé une grande offensive pour reprendre du terrain aux allemands. Dans un premier temps, ils parviennent à reprendre les Etats baltes et l’Ukraine mais ils finissent par être repoussé. L’armement allemand leur est très supérieur, surtout dans le domaine de l’aviation. Lorsque ce livre se termine, les soviétiques ont déjà été repoussé sur leurs frontières et leurs troupes sont totalement désorganisée, ayant perdu une majeure partie de leur armement lourd.

En Europe, l’Angleterre est régulièrement bombardée par les missiles allemands, il y a de nombreux affrontement entre l’aviation des deux camps, les jets allemands étant supérieurs aux Meteors anglais mais les anglais reçoivent une aide non-officielle des Etats-Unis qui leur permet de tenir le coup jusqu’à ce que les Etats-Unis décident d’intervenir. La bataille de l’Atlantique bascule tantôt dans un camp, tantôt dans l’autre en fonction des progrès faits par les allemands dans la guerre sous-marine ou par les alliés dans le domaine de la lutte anti sous-marine. Alors que la Bataille des Canaries est très disputée, les Etats-Unis déclarent la Guerre à l’Axe et font pencher le balance dans cette bataille. Les flottes américaines bombardent l’Espagne et les chasseurs américains embarqués sur des porte-avions finissent par emporter la bataille aérienne malgré de nombreuses pertes causées par des missiles téléguidés tirés contre les navires US. L’Espagne subit de nombreux bombardement atomiques mis Franco capitule pas. Le Portugal qui avait rejoint l’axe change de camp et permet un débarquement américain sur ses côtes. Gibraltar est reconquise par les américains après une nouvelle explosion atomique.

Les Anglais ont lâchés plusieurs bombes atomiques sur des bases de la Luftwaffe en France et les allemands ont ripostés par des tirs de missiles chargés de gaz. Le nombre de victimes est très élevé des deux côtés.

Le livre se termine alors que les alliés viennent de lancer des bombes atomiques sur plusieurs villes allemandes avec une estimation de 3 millions de morts.


Cet essai ne m’avait déjà pas convaincu dans sa première partie mais les parties 2 à 6 n’ont fait qu’aggraver ce sentiment.

Si au départ, l’aviation russe m’a paru surestimée, par la suite, elle paraît se modifier très lentement. Quid des nombreux modèles russes qui se sont montrés quand même assez efficaces dans notre ligne temporelle. De plus, l’auteur semble oublier qu’il a autorisé des progrès technologiques à une nation. Il est une seule fois question d’une escadrille de jets Komet chargés de la défense de Moscou mais on n’en entend plus parler ensuite, comme si les russes n’en avaient plus construit, il n’est question que de nombreux avions à hélice. De même, l’auteur a armé l’Union Soviétique de nombreux chars T34 au début de la guerre mais on ne voit que très peu d’améliorations des tanks soviétiques par la suite (quid des t34-85, KVI ou KVII…). Il n’est qu’une seule fois fait mention de chars JS.

Si la résistance des soviétiques au début du récit est étonnante (ils combattent quand même cinq ans tout seuls alors qu’ils doivent affronter en plus des allemands et de leurs alliés de notre ligne temporelle, les Polonais, les Ukrainiens, les Baltes, les Turcs et les Japonais), leur effondrement dans la deuxième partie apparaît tout aussi surprenante. Contrairement aux allemands, ils ne semblent avoir fait aucun progrès matériel. L’auteur nous dit qu’une ligne ferroviaire a été construite en Afghanistan qui permet aux anglais de ravitailler les soviétiques mais ce ravitaillement ne semble rien apporter.

Le côté le plus dérangeant, c’est sans doute la volonté de combat jusqu’au-boutiste de nombreux combattants à l’instar des italiens par exemple qui semblent dans ce récit beaucoup plus décidés à se battre que dans notre ligne temporelle. Et puis, si notre seconde guerre mondiale avait déjà été une effroyable boucherie, l’auteur ici n’hésite pas à faire employer des armes chimiques, bactériologiques et nucléaires par tous les camps à tel point que j’ai perdu le compte du nombre de bombes larguées par les Anglais et les Américains. La facture globales du boucher est donc ici encore beaucoup plus élevée que dans notre ligne temporelle et la guerre n’est visiblement pas finie au bout du volume VI.

Enfin, si l’auteur semble avoir une connaissance des principaux généraux des deux camps, passé quelques noms, il ne semble plus y avoir personne. Où sont passé les Koniev, Rokossovski, Vassilievski, Leclerc, Bradley… pour ne citer que quelques noms. Joukov mort, les soviétiques ne semblent plus avoir un seul général charismatique?

Shattered World Vol.1-6  de Bobby HARDENBROOK
Edition Kindle
Ma note personnelle: 12/20

Mort aux grands ! – Pierre Léauté

mort-aux-grands

Et si la France avait perdu la guerre 14-19 ? Un Adolf français Hitler aurait-il émergé de l’après guerre ? Voilà le point de départ de cette uchronie loufoque.

Je reviendrai sur le côté loufoque plus loin mais commençons par examiner le côté uchronie.

La première Guerre Mondiale a donc duré jusqu’en 1919 et s’est terminée par la défaite de la France. La France est ruinée par les réparations de guerre et est en partie occupée par les troupes du Kaiser Guillaume II. Un Français, Augustin Petit n’accepte pas la défaite, lui seul a compris que responsables de la défaite, c’étaient les Grands, eux dont la tête dépassait des tranchées et en faisait des cibles idéales. De plus, les Allemands sont tous des grands blonds, c’est bien connu !

Et Augustin va partager ses idées. Au début, il ne rencontre aucun succès, personne ne veut l’écouter mais il rencontre bientôt d’autres hommes aigris, comme lui, par la défaite et notamment « l’auvergnat »un tenancier de Brasserie qui va le loger, le financer et l’inviter à parler à d’autres hommes prêts à se battre pour restaurer la grandeur de la France.

Petit à petit (jeu de mot ! comme aurait dit maître Capelovicci) Augustin se découvre des talents d’orateurs, ses diatribes contre les « Grands blonds » attirent de plus en plus de monde. Bientôt la salle de la brasserie n’est plus assez grande. Un dénommé Joseph Genot met à sa disposition son organisation : les Culottes d’Acier (ou CA) qui deviennent les membres du service d’ordre du PPP (Parti des Plus Petit).

Augustin décide de nommer les adhérents à son parti les poussins puisque ce sont les derniers à se nourrir dans la basse-cour. Battu aux élections, Augustin se lance dans un Tour de France plutôt mouvementé mais qui lui attire de nombreuses sympathies. Arrêté sur base d’une dénonciation d’un de ses lieutenants, Petit est condamné à la prison. Libéré, il se charge de liquider Genot le traître ainsi que les chefs des CA pour les remplacer par sa nouvelle garde prétorienne : les CC (Culottes courtes) il se retire ensuite en Haute-Savoie où il écrit « Mon destin ».

Les gouvernements se succèdent à la tête de la France et aucun ne parvient à redresse le pays. Le PPP ayant considérablement grandi, Clémenceau se voit contraint de traiter avec Augustin Petit et de le nommer à Matignon dans un gouvernement de coalition.

Contrairement aux attentes, Augustin Petit réussit à  redresser les finances du pays et Clémenceau qui lui reprochait sa réussite fait une chute fatale dans les escaliers le lendemain. Augustin Petit n’écoutant que son sens du devoir, se sacrifie pour la patrie en s’arrogeant les pleins pouvoirs. Le PPP gagne les élections et les deux tiers des députés portent l’uniforme jaune poussin.

Désormais le PPP a les pleins pouvoirs, la liberté de la presse est supprimée, les grands sont envoyés dans des granlags, on fait des autodafés de toutes les œuvres produites par des grands avant de franchir un pas supplémentaire en annexant la Wallonie et Bruxelles.

Aux jeux olympiques de Paris en 1934, l’équipe de France bat l’Allemagne par 8 à 0 (sur 8 pénaltys).

Le 1er Octobre 1937, la France envahit la Suisse Romande à la grande fureur du Kaiser Joachim.

Lors de la conférence de Londres, les alliés (Anglais et Allemands) sacrifient une partie de la Suisse pour maintenir la paix. La France se réarme à vitesse accélérée.


Une uchronie très intéressante sur le sujet, j’aurais beaucoup aimé lire une uchronie un peu plus sérieuse sur ce thème avec la montée au pouvoir d’un parti fasciste français.

Certains ont apparemment beaucoup ri avec ce roman, moi j’ai souri mais sans plus. A force de mélanger les scènes dramatiques (on assassine quand même gaiement) et les scènes humoristiques, voire bouffonnes, la sauce n’a pas pris pour moi. On sent que l’auteur a une bonne connaissance de la période et a pris beaucoup de soin sur certaines parties du roman (je pense notamment aux lois promulguées par le PPP) mais d’autres scènes  sortent plutôt du « dictateur  » de Chaplin (Je pense ici à une scène ou Auguste Petit se fait saluer par une salle remplie de « poussins » aux cris de « Piou-piou » – on aurait pu se contenter des uniformes jaune poussin).

Ma note personnelle: 13/20
Mort aux Grands ! – Pierre LEAUTE
Edition Kindle

Si vous voulez avoir plus d’information sur l’auteur, vous en trouverez notamment sur son blog.

Pour un autre avis, vous pouvez consulter le site du Bibliocosme

Pour le deuxième tome: Guerre aux Grands!

%d blogueurs aiment cette page :