Le complot contre l’Amérique – Philip ROTH

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Profitant de la popularité qu’il a acquise par ses exploits d’aviateur, Charles Lindbergh, membre éminent de l’organisation « America First » et admirateur des nazis, décide de se présenter en 1940 comme candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 1941. Élu par les républicains, il se présente face à Franklin Delano Roosevelt et remporte l’élection haut la main fondant sa campagne sur la non-intervention en Europe afin d’éviter de faire couler du sang américain.

Aussitôt en poste, Lindbergh proclame la neutralité des Etats-Unis. S’il ne va pas jusqu’à s’allier à Hitler et ses alliés, l’isolationnisme de l’Amérique profite aux Puissances de l’Axe, rendant les combats plus difficiles pour les alliés. Lindbergh façonne un gouvernement à son image, regroupant d’autres antisémites notoires tel Henry Ford, le célèbre constructeur automobile ou des non-interventionnistes comme Burton K. Wheeler.

Au travers des yeux d’un enfant juif, l’auteur nous présente une Amérique qui se retrouve face à ses démons, une Amérique de tous les contrastes, telles que nous la connaissons encore aujourd’hui, avec ses actes de générosité incroyables venant d’individus auxquels on ne s’attend pas et ses actes d’égoïsmes venant de personnes que l’on adulait, cette Amérique capable d’exploits fantastiques et de lâcheté incroyable, d’amour et de haine, de beauté et de laideur.

Alors que Lindbergh fait promulguer des lois qui obligent les juifs à se disperser à travers le pays et à accepter du travail dans des régions très éloignées de leur lieu de résidence, mettant en œuvre des programmes pour enseigner aux enfants juifs « l’American Way of life », nous assistons aux réactions de cette communauté juive, d’abord incrédule puis terrifiée de voir se développer une politique de type national-socialiste aux Etats-Unis. Lindbergh va jusqu’à recevoir Von Ribbentrop à la Maison Blanche.

Certains juifs décident de partir combattre les nazis en transitant par le Canada, d’autres comme le journaliste s’opposent ouvertement au nouveau régime alors que d’autres encore se rallient à celui-ci, choisissant d’ignorer le mépris affiché de ce gouvernement et prônant aux autres juifs d’accepter une forme d’assimilation. La grande majorité des juifs reste cependant plutôt passive devant les événements, subissant leur sort en silence.

La culpabilisation des juifs continue de s’accentuer, lorsqu’un beau jour, le président Lindbergh disparaît aux commandes de son avion personnel sans laisser de traces. Le vice-président tente de faire enfermer les leaders démocrates mais la femme de Linbergh y est opposé et parvient à émettre un message radiophonique dénonçant une tentative de coup d’état. Le vice-président est démis de ses fonctions, de nouvelles élections ont lieu et finalement, quand les Japonais attaquent Pearl Harbour, l’Histoire reprend son cours.


Ce roman est très réussi, le fait de suivre l’évolution des événements au travers des yeux d’un enfant (l’auteur lui-même) accentue l’atmosphère de crise, au fur et à mesure que la paranoïa s’installe chez l’enfant. L’évolution graduelle que l’auteur fait subir à la société américaine renforce la crédibilité de cette uchronie. L’Amérique ne bascule pas d’un coup vers un régime nazi déclaré, elle glisse petit à petit vers un régime plus autoritaire où certaines composantes de la population sont priées de s’intégrer plus, d’adopter les mœurs des «véritables américains». Cette dernière démarche peut être comparée avec ce qui se passe de nos jours en Europe occidentale, jusqu’à quel point doit-on/peut-on demander à  des immigrants de s’intégrer. A quel moment des demandes légitimes (telles que le respect des lois) basculent-elles vers des demandes moins légitimes, vers une tendance à l’intégration forcée.

Mon seul regret est, comme pour « autant en emporte le temps« , que l’auteur finalement retourne vers la trame historique comme s’il n’assumait pas juqu’au bout son uchronie.

Ma note personnelle: 17/20 – 15/20(pour l’uchronie coupable)
Philippe Roth – Le complot contre l’Amérique
Folio

1940 et si la France avait continué la guerre – Jacques SAPIR – Frank STORA & Loïc MAHE

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Le titre indique assez clairement l’objet de cet ouvrage. Donc, pas d’armistice, pas de maréchal sauveur de la France…
Si je parle d’ouvrage, c’est qu’il ne s’agit pas ici d’un roman uchronique mais plutôt d’un essai avec toute la rigueur que cela suppose. Ce livre aborde les questions politiques, économiques, logistiques et militaires notamment. Il est particulièrement complet et assez épais alors que ce premier tome ne couvre que la période de mai 1940 à la fin de l’année 1940.

Les pistes suivies par les auteurs semblent de prime abord assez logiques: les troupes françaises se replient sur l’Afrique du Nord, la Flotte française regroupée en Afrique du Nord permet aux alliés de dominer complètement le transport maritime en Méditerranée, les troupes franco-britanniques viennent assez facilement à bout des troupes italiennes en Lybie et un peu plus difficilement à bout de celles-ci en Somalie et en Ethiopie.

Cependant toute la difficulté dans une uchronie vient de ce qu’à chaque choix, les possibilités de divergences augmentent. Ainsi, on peut se poser la question du choix d’entamer la bataille d’Angleterre alors que la flotte et l’aviation françaises  sont encore en excellent état et causent de grands problèmes à l’allié Italien, permettant par exemple la prise par les alliés de la Sardaigne, de Rhode et des îles du Dodécanèse.

Un autre point qui me pose problème, c’est que non seulement la France continue la guerre mais qu’en plus, cela s’accompagne d’un sursaut moral, les troupes alliées comme la population reprennant espoir et luttant de leur mieux pour permettre l’évacuation la plus complète possible vers l’Afrique du Nord. Dès lors, les ponts sautent presque toujours lorsque les premières troupes allemandes s’en approchent, les troupes alliées se battent quasiment à chaque fois comme des lions et on parvient dès lors à évacuer la quasi totalité des appareils militaires et du personnel civil et militaire clé. Les allemands, tout à la réorganisation de leurs troupes après leur avance rapide ne semblent pas en mesure de gêner beaucoup l’exode vers l’Afrique du Nord.

Enfin, comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas un roman et le luxe de détails (Par exemple, on peut trouver la mention que tel avion a transporté deux moteurs de tel type d’avion d’un aéroport à un autre…)pourrait lasser plus d’un lecteur qui chercherait plutôt un récit militaire qu’une étude détaillée.

Ma note personnelle: 14/20 (18/20 si l’on s’en tient à la qualité des recherches et des détails de la simulation).
1940 et si la France avait continué la guerre – Jacques SAPIR – Frank STORA & Loïc MAHE

Un tournant du destin – Roger BRANFILL-COOK

Un tournant du destin

Dans ce roman, l’auteur imagine que l »amiral Somerville parvient finalement à un accord avec la flotte française à Mers el-Kébir.

L’amiral Darlan décide de se ranger au côté des anglais en créant une quatrième république sur le sol africain. La coopération franco-anglaise reprend avec comme résultats d’importantes modifications dans le déroulement de l’Histoire.

En premier lieu, les Italiens confrontés aux flottes françaises et anglaises, perdent le contrôle de la méditerranée et ensuite de leurs colonies africaines. Ils sont contraints à la capitulation et Mussolini est emprisonné.

Les allemands, bien que touchés par cette défaite, peuvent cependant déclencher l’attaque contre les soviétiques plus tôt que dans notre réalité et concentrer plus de ressources dans cette attaque puisqu’ils n’ont pas à intervenir dans les balkans pour aider leurs alliés italiens.
L’attaque se déroule donc mieux, au Nord comme au Sud où Rommel parvient par exemple à s’emparer des champs pétrolifères. Au Nord, les allemands parviennent à s’emparer de Moscou et à encercler totalement Léningrad qui finira par tomber.

Ayant réussi à persuader leurs alliés Japonais de s’en prendre aux russes plutôt qu’aux américains, les allemands réussissent à tenir l’Amérique en dehors de la guerre, du moins officiellement.

Pendant ce temps, les français obtiennent une aide matérielle des américains, ceux-ci acceptant de leur fournir armes et matériel pour leur réarmement. En discutant avec les américains, les français optent pour un char plus lourd que le M4 Sherman et acceptent de fabriquer des chars M6 plus lourds et mieux armés. De plus, de nombreux américains viennent se battre officieusement au côté des français et des anglais. L’amérique envoie de nombreux « observateurs »

Lorsque les alliés débarquent en Provence, ils sont à égalité avec les allemands pour ce qui est de la qualité du de matériel mais grâce à l’appui logistique des américains, ils parviennent à remplacer plus rapidement leur matériel. Malgré une résistance allemande acharnée, les alliés parviennent à repousser les allemands à la frontière française grâce notamment à leurs chars et à leurs chasseurs bombardiers. La leçon des stukas a été bien retenue et est appliquée aux allemands par des français revanchards.

Sur le front russe, les allemands se sont infiltrés jusqu’au-delà de l’Oural. Staline est mort assassiné et Kroutchev a pris sa place pour diriger ce  qui reste de l’URSS et continuer la lutte.

Ayant vaincu la flotte allemande de l’Atlantique en une bataille décisive, les Franco-Anglais envoient leur flotte dans le pacifique pour faire barrage aux Japonais. Cette flotte a été renforcée par le soutien des Américains et c’est une nouvelle bataille navale importante qui voit l’essentiel de la flotte Japonaise coulée par une flotte franco-anglo-américaine.

En effet, si les américains sont neutres, ils n’en ont pas moins envoyé une flotte comprenant la quasi-totalité de leurs effectifs dans la région où doit se dérouler la bataille. Lorsque les pilotes japonais détectent des porte-avions, ils confondent les porte-avions américains avec des navires anglais et les attaquent.

Nous assistons dès lors à la plus grande bataille aéronavale de tous les temps puisqu’elle voit s’affronter (et je ne citerai que les Porte-avions, cuirassés et croiseurs de bataille):

Du côté Japonais,

Force de Frappe: Porte-Avions: Kaga, Akagi, Hyriu, Soryu, Shokaku et Zuikaku + Ryujo

Croiseurs de bataille: Kongo, Hiei, Haruna et Kirishima

Division d’appui: Nagato, Ise, Hyuga, Fuso et Yamashiro

Division principale: Yamato, Musashi, Shinano

Du côté Franco-anglais

Escadre de Frappe: Porte-avions:  Ark Royal et Unicorn + Porte-avions blindés: Illustrious, Victorious, Formidable et Indomitable + Joffre et Painlevé

Escadre de croiseurs de bataille: Hood, Renown, Strasbourg, Dunkerque

Escadre de Bataille: King Georges V, Prince of Wales, Duke of York, Anson, Howe, Rodney, Nelson, Téméraire, Vanguard et Richelieu, Queen Elisabeth, Valiant, Warspite.

Du côté américain:

Les Porte-avions: Saratoga, Lexington, Yorktown, Hornet, Entreprise,

Les cuirasses: Washington, North Carolina, South Dakota, Alabama, Indiana, massachussets

Ce qui nous donne 6 Porte-avions lourds et un léger, 4 Croiseurs de bataille et 8 Cuirassés (dont 3 super-lourds) du côté Japonais face à 13 porte-avions, 4 Croiseurs de bataille et 19 Cuirassés du côté allié.

Les allemands tentent d’atomiser New York pour sortir les américains de la guerre. Ils mettent une bombe atomique sur un V4 mais celui-ci connaît une défaillance et s’écrase en Irlande sans exploser. Ayant pris conscience du danger, les Américains lancent une de leurs bombes sur l’Ukraine, dans une région d’entrainement de la SS près de la ville de Tchernobyl, tuant au passage Heydrich en plus des milliers de SS, centaines de chars et d’avions qui s’y trouvaient.

Les troupes allemandes de la Wehrmacht se révoltent contre Hitler et affrontent la SS jusque dans Berlin.

«  Un Tournant du Destin » nous fournit une analyse intéressante de ce qui aurait pu se passer si les choses s’étaient passées autrement à Mers-El-Kébir.

Bien entendu, la difficulté dans une uchronie, c’est que plus on s’éloigne du point de divergence, plus les événements sont difficiles à imaginer. Ce qui distingue celle-ci, c’est que l’auteur l’a agrémentée de nombreux photos-montages, mettant en scène les événements imaginés.

Si le sujet est intéressant, le traitement laisse cependant parfois à désirer, l’auteur ayant tendance à imaginer des batailles décisives pour régler les combats. Ainsi, le sort de la flotte allemande comme celui de la flotte japonaise sont réglés en une seule bataille chacune (au sortir de la titanesque bataille citée ci-dessus, les Japonais n’ont quasiment plus de flotte de guerre, en tout cas plus d’unités lourdes).

On trouve également à la fin de l’ouvrage une table comparative entre les événements du roman et la réalité ainsi qu’une divergence alternative. Et si Hitler avait laissé une France pétainiste réunifiée après Mers-El-Kébir en retirant ses troupes et des Pays-Bas. Tout en envahissant l’URSS, Hitler fait des propositions de paix à l’Angleterre. Même si celle-ci désirait continuer le combat, ce serait sans le soutien de l’Amérique.

Enfin, si vous désirez lire cet ouvrage et que vous lisez l’Anglais, évitez la traduction française, celle-ci a manifestement été faite par un robot sans grande révision et est quasi illisible. Staline devient donc l’Oncle Jean, les parachutistes des paratroupes, les envahisseurs des invahisseurs, les hauts fourneaux des hautes fournais…

Ma note personnelle 14/20 – 04/20 pour la traduction
Un tournant du destin – Roger BRANFILL-COOK
Edition kindle

 Je reporte dans l’article, les liens évoqués dans les commentaires:

Le site de l’auteur: http://rogerbranfillcook.eu/

Le blog de l’auteur: http://rogerbranfillcook.blogspot.co.uk/

Pour la version papier (en anglais) du roman:

http://www.amazon.fr/Moment-Destiny-Alternative-History-World/dp/142514179X/ref=sr_1_cc_3?s=aps&ie=UTF8&qid=1407681233&sr=1-3-catcorr&keywords=roger+branfill+cook

ou

http://bookstore.trafford.com/Products/SKU-000166813/Moment-of-Destiny–One-Day-in-Oran.aspx

Un forum consacré à l’Uchronie développée autour de la continuation de la guerre par la France en 1940: http://www.1940lafrancecontinue.org/

 

Reich – Alain PARIS

Reich

 

1986 – Un rescapé des camps nazis apparaît à Mauthausen comme s’il venait juste de s’évader de ce camp, il est d’abord arrêté comme vagabond mais il disparaît de sa cellule alors que 4 policiers étaient dans la seule pièce qui menait vers l’extérieur.

Les journaux du monde entier s’intéressent à l’affaire et un éditeur et propriétaire de journal anglais demande à un écrivain qui se trouve à ce moment en Allemagne d’aller jeter un coup d’œil et de recueillir des renseignements sur cette affaire.

Lorsque Mark Spencer commence son enquête, il ne s’attend pas se retrouver au cœur d’une histoire de voyage dans le temps et c’est pourtant bien de cela qu’il s’agit. En effet, l’ex prisonnier avant de disparaître avait demandé que l’on prévienne les professeur Verdlock et Deitmer. En  enquêtant sur ces deux hommes, Spencer découvre qu’ils travaillaient sur un projet nazi secret pendant la deuxième guerre mondiale.

Ayant découvert que le professeur Verdlock vivait toujours et était en Angleterre, Spencer décide d’aller l’interroger sur place. Pendant qu’il discute avec le professeur et sa petite-fille Linsey, 3 hommes font irruption dans la maison du professeur et l’abattent. Ces trois hommes sont à leur tour abattus par deux autres individus avant de pouvoir descendre Spencer et Linsey.

Les deux saauveteurs, Conover et Georgie, emmènent  Spencer et Linsey à Londres en 1946, enfin un 1946 où la 2ème guerre mondiale continue parce qu’Hitler a pris une machine à voyager dans le temps (développée par l’équipe du professeur Deittmer) pour revenir en 1940 et corriger certaines des erreurs qu’il avait fait dans la ligne temporelle originelle. Ensuite, Conover et Georgie transportent Spencer et Linsey dans  l’Angleterre de 1986 telle qu’elle est devenue après la victoire de l’Allemagne: un pays revenu à  l’époque médiévale et où les seigneurs sont allemands et les serfs anglais.

Spencer et Linsey vont alors suivre un entrainement poussé pour se rendre à leur tour en 1940 et empêcher Hitler de reprendre les choses en main.

Si le style d’Alain Paris est assez agréable, il est dans ce cas-ci, son propre ennemi. En effet, le récit est mené tambour battant et l’on n’a pas le temps de s’ennuyer mais il est en même temps très court et le mélange des deux fait que l’on a l’impression de survoler des tas de choses importantes. Cette histoire aurait mérité un beaucoup plus long développement. Même si comme je l’ai lu ailleurs, « Reich » n’est que l’introduction à une série de l’auteur (« Le monde de la terre creuse »), il y avait matière à étoffer cette introduction.

« Reich » est plus un récit de voyage temporel qu’une uchronie. Le problème du voyage temporel, c’est que dès que l’on retourne dans le passé pour en modifier quelque élément, on modifie le futur et même la plus petite modification peut avoir de très grandes conséquence (voir la théorie du papillon). Ici, on est en plein paradoxe temporel. Comment des Anglais de 1946 peuvent ils se transporter dans un futur qui n’est pas le leur pour empêcher le meurtre de gens qui vont les accompagner dans un passé qui n’est pas le leur.

La seule explication logique mais qui n’est pas avancée ici, ce serait qu’il existe dans l’univers de « Reich » des univers parallèles bien précis et que les machines à voyager dans le temps peuvent également être réglées pour voyager dans ces univers précis.
Ma note personnelle: 13/20
Reich – Alain paris
Edition Kindle

Wolf Hunt (The burning Ages I) – Sebastian P. BREIT

Wolf Hunt

13 mars 2024, une flotte de l’Otan sous mandat des Nations Unies  doit être envoyée au large des côtes du Brésil pour tenter de mettre fin aux troubles qui agitent le pays. Cette intervention pourrait toutefois être mouvementée puisque les autres membres du BRIC (Brésil, Inde, Russie, Chine) ne sont pas favorables à cette intervention.

Alors que l’Europe, ruinée par les crises économiques a vu beaucoup d’instabilité (certains pays ayant été obligés d’instaurer la loi martiale, on apprend par exemple que la Belgique se réduit à peu près à Bruxelles). Nous suivons l’appareillage d’une partie de la flotte de l’Otan, formée de navires anglais, américains et allemands, qui doivent rejoindre le reste de la flotte qui regroupe déjà des navires français, italiens et espagnols.

Quelques heures après l’appareillage, la flottille anglo-américano-germanique, se retrouve prise dans une tempête électromagnétique extrêmement puissante et tous les membres des équipages finissent par perdre conscience.

Lorsqu’ils se réveillent les membres de la flottille sont complètement désorientés. A bord d’un des navires (celui qui était le plus proche du centre du phénomène), on dénombre de nombreux morts.  Les survivants constatent rapidement qu’ils n’ont plus aucun contact avec leurs bases. Pire même, la totalité des satellites de communication civils et militaires ont disparu.  Après avoir tout d’abord pensé à une attaque du BRIC, ils décident d’envoyer des avions en patrouille ? Ce que ceux-ci découvrent est encore plus bizarre, certaines infrastructures sur une île portugaise proche semblent avoir disparu mais pas suite à une attaque, elles semblent n’avoir jamais existé.

En faisant des recoupages et en réussissant à capter une radio sur une longueur d’onde qui n’est  plus utilisée en 2024, force  est de constater que la flottille a été transportée dans le temps et se retrouve en 1940, peu de temps avant la bataille d’Angleterre.

Après avoir absorbé le choc de cette découverte, l’officier le plus haut gradé, un américain décide que la flottille doit se rendre vers le port américain le plus proche pour se mettre au service des alliés et tenter d’abréger cette guerre. L’officier allemand le plus haut en grade ne l’entend cependant pas de cette oreille. L’option choisie par les américains raccourcirait certes la guerre mais elle entrainerait quand même la mort de millions d’allemands et la ruine de l’Allemagne. Son idée est plus radicale, localiser Hitler et lui lancer des missiles tomahawk afin de le liquider à distance. Cette option, si elle ne garantit pas la fin de la guerre, permettrait de faire remplacer le régime d’Hitler par des allemands qui dans la lignée historique ont œuvré en secret  à la défaite des nazis.

Lorsque les américains et les anglais constatent que les navires allemands refusent de les suivre, il s’ensuit une bataille navale courte mais lourde de conséquences. Tous les navires anglais et américains sont coulés alors que seuls deux navires allemands survivent.

Les allemands fournissent des canots de sauvetages aux rescapés anglo-américains pour leur permettre d’atteindre l’île portugaise détectée plus tôt avant de prendre eux le cap de la Norvège. Ils espèrent effectivement se cacher dans un Fjord norvégien avant de tenter de localiser Hitler pour lancer leurs missiles avec la plus grande précision possible.

Un premier roman qui n’est pas sans défaut, je pense par exemple au rôle des femmes dans ce récit ou au manque de remords des officiers et marins allemands après la bataille navale avec leurs contemporains.

J’ai cependant trouvé que le livre s’améliorait au fur et à mesure du récit et la fin du roman avec des combats entre troupes allemandes fidèles au régime et rebelles m’ a semblé particulièrement crédible.

 Ma note personnelle : 17/20
Wolf Hunt
Edition Kindle.

https://www.facebook.com/SPBreitAuthor

ou son site web: http://www.spbreit.com/p/about-me.html

Seelöwe Nord « The Germans are coming » – Andy JOHNSON

  

Dans ce roman, Andy Johson imagine que les allemands ont décidé d’appliquer l’opération Seelöwe (Sealion en anglais ou Lion de mer en français), à savoir l’invasion de l’Angleterre par les Allemands en Septembre 1940.

Ce qui est intéressant dans ce roman, c’est que l’auteur déplace le lieu du débarquement. Les Allemands avaient prévu de débarquer dans le Sud (Sussex et Kent), Andy Johnson les fait débarquer dans la région de Scaroborough, à l’Est.

Les Allemands simulent une invasion dans le Sud alors qu’en réalité, le gros de leurs forces, au départ de Norvège et de Hollande foncent vers le centre de l’Angleterre, espérant y débarquer suffisamment de troupes pour infliger une défaite éclair aux britanniques.

Pendant que la quasi-totalité des sous-marins allemands bloquent les sorties de Scapa Flow, port principal de la Flotte britannique, des parachutistes (7ème division de parachutistes)sont largués sur les arrières britanniques et quatre divisions d’infanterie(les 7ème, 17ème et 35ème divisions d’infanterie et la 1ère division d’infanterie de montagne) se lancent à l’assaut des côtes. Elles seront suivies par la 30ème division d’infanterie, la8ème Panzer et la division SS Totenkopf. La Marine allemande a mobilisé tous les cargos et moyens de transport disponibles en Allemagne et dans les pays occupés pour créer la diversion dans le Sud et transporter les troupes vers la »Filey Bay », sous le couvert de tous les destroyers, croiseurs et cuirassés allemands restant.

Pris totalement au dépourvu et croyant d’abord à une attaque dans le Sud, les britanniques ne peuvent empêcher les Allemands de débarquer et de se répandre vers l’intérieur des terres. Après avoir repris leurs esprits, ils parviennent à canaliser l’offensive allemande vers une zone fortement fortifiée et préparent une contre-offensive dans le Sud de la poche allemande.

Ce roman est assez agréable à lire, Andy Johnson étant un ancien militaire, on sent qu’il y a une bonne part de vécu dans ce qu’il écrit. Pour ce qui est des mauvais points :

1°) On connaît la fin d’avance. En effet, à part quelques généraux allemands hyper optimistes ou quelques malades comme Hitler, il est difficile de penser que la flotte allemande aurait pu fournir assez de soutien aux troupes de débarquement même si, comme dans ce roman, l’opération avait pu être une surprise complète. Les forces aériennes allemandes se comportent  comme dans la « bataille d’Angleterre » : après avoir apporté un soutien important dans les premiers jours, elles finissent par être balayées.

2°) Certains soldats britanniques et notamment les civils incorporés dans la « Home Guard » se battent comme des lions contre des soldats d’élite allemands. On sent un petit côté chauvin sans doute du au fait que l’auteur a servi pendant 24 ans dans l’infanterie. Cela se sent moins dans les combats aériens ou maritimes.

Somme toute, une lecture agréable pour une opération qui n’aurait pu être rendue possible qu’après avoir coulé la plus grosse partie de la flotte et avoir écrasé l’aviation britannique.

Ma note personnelle : 15/20

Seelöwe Nord – The Germans Are coming
Andy JOHNSON
Spiderwize
488 pages.

A noter le site de l’auteur où celui-ci présente son nouveau roman: “Thunder in May”.

http://www.seelowe-nord.co.uk/

The Big One – Stuart SLADE

  

18 Juin 1940, profitant d’un moment d’absence de Churchill, Lord Halifax provoque un coup d’état et annonce la capitulation de l’Angleterre. Churchill, prévenu à temps, parvient à échapper aux Etats-Unis puis au Canada.

Face à la victoire de l’Allemagne, les Etats-Unis décident de précipiter leurs préparatifs de guerre, forgeant rapidement une flotte et une armée imposante.

1947 – Les Allemands affrontent les Russes et les Américains le long de la Volga. Staline est mort pendant la bataille de Moscou et Zhukov dirige ce qui reste de la Russie. Soutenus par deux corps d’armées Américains sous le commandement de Patton, les Russes sont parvenus à bloquer les Allemands mais ne peuvent pas avancer non plus.

Les combats aériens sont intenses et violents, les deux camps utilisant des Jets et des fusées antiaériennes.

Les Japonais confrontés à la montée en puissance de l’Amérique n’ont pas osé lui déclarer la guerre.

Les américains décident alors de lancer un énorme Raid aérien sur l’Allemagne pour en finir.

Pendant que 25 Porte-avions lancent en diversion  plusieurs centaines d’avions à l’attaque des bases allemandes en France, Une énorme flotte de Bombardier B36 (des bombardiers gigantesques équipés de 6 moteurs à hélice et 4 moteurs à réaction) est envoyée directement des Etats-Unis vers l’Allemagne, emportant une centaine de bombes atomiques…

L’ouvrage raconte ce raid gigantesque de bombardiers, profitant de certains passages pour nous tenir au courant de l’évolution de la guerre depuis 1940.

Je dois bien reconnaître que cet ouvrage m’a laissé un sentiment de malaise au niveau de la teneur du récit.

Par exemple l’assassinat de Gandhi par des Thaïlandais (qui font porter la faute aux Japonais) ne paraît pas perturber grand monde.

Mais surtout, je me demande quel président américain aurait autorisé l’atomisation complète de l’Allemagne (200 villes détruites avec 20 millions de morts directs et 40 millions dans les semaines ou les mois qui suivent)  alors que l’auteur lui-même décrit l’horreur atomique dans les décombres de la ville de Duren ? Un des personnages déclare que l’Allemagne ne se serait pas rendue si on avait lancé une ou deux bombes seulement et que c’était la seule solution pour arrêter la guerre. Pour ma part,  je trouve l’argument douteux.

Ma note personnelle : 10/20 pour l’ouvrage en lui-même. 16/20 pour les descriptions de combats aériens

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