
Une jeune femme se réveille dans un parc entourée de cadavres qui portent des gants en latex. Elle ne se souvient de rien mais une lettre qu’elle tient en main lui explique qu’elle occupe le corps de Myfanwy Thomas et lui donne des instructions pour la suite. Apparemment Myfanwy Thomas savait qu’elle allait oublier tout ce qu’elle savait et se retrouver amnésique dans un parc entouré de cadavre. La nouvelle Myfanwy Thomas apprend donc qu’elle fait partie d’une organisation secrète britannique de contre-espionnage mais qui n’a rien à voir avec le MI5. La Checquy est une organisation qui combat les êtres et phénomènes surnaturels comme les dragons, vampires ou autres spores de champignons mutants et cache également leur existence au commun des mortels. Bien entendu, la plupart des membres de la Checquy sont eux-mêmes dotés de pouvoirs surnaturels ou sont eux-mêmes des créatures fantastiques.
L’organisation de la Checquy est basée sur un jeu d’échec, il y a un roi et une reine (qui peuvent être de n’importe quel sexe, deux hommes pouvant ainsi occuper les fonctions de roi et reine), deux tours, deux fous et deux cavaliers ainsi que de très nombreux pions. Myfanwy est connue dans l’organisation sous le titre de « Tour Thomas » elle est en charge avec Gestalt (une entité unique qui dirige 4 corps), l’autre Tour, de la lutte contre les ennemis internes. En général, c’est Gestalt qui envoie sur le terrain un de ses corps pour diriger les assauts contre les ennemis les plus coriaces.
Myfanwy découvre les lettres que son précédent moi a laissé, lettres qui expliquent comment la précédente incarnation de Myfanwy a appris son sort futur et comment elle a préparé la transition pour la prochaine Myfanwy en laissant un maximum d’informations sur la Checquy, ses activités et le traître qui y sévit( qui semble être un des membres de la cour et qui va tenter de l’éliminer).
Bien entendu, l’amnésie et le changement de personnalité de Myfanwy vont produire beaucoup de quiquiproquos et de surprises. Alors que la précédente Myfanwy était une grande organisatrice plutôt discrète, la nouvelle Myfanwy n’entend pas se laisser marcher sur les pieds, ce qui ne va pas aller sans perturber plus d’un interlocuteur qui s’attendait à une acceptation passive et qui se voit soudain agressé par celle qu’il considérait jusqu’ici comme une gestionnaire timide.
Alors que la Checquy doit affronter une nouvelle fois ses pires ennemis (des alchimistes belges qui à force de recherche ont réussi à contrôler l’art des manipulations génétiques pour créer toutes sortes d’horreurs), Myfanwy va devoir dénicher le traître parmi ses pairs: l’autre tour: Gestalt mais aussi les fous, cavaliers, roi et reine: un vampire, un être qui peut contrôler la forme de son corps, une femme qui peut pénétrer dans les rêves…
Ah oui, le pouvoir de Myfanwy lui permet de prendre le contrôle du système nerveux des autres jusqu’à les tuer s’il le faut.
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Si ce roman est un excellent divertissement, il m’a cependant laissé un sentiment mitigé.
D’abord pour ce qui concerne l’originalité, plusieurs éléments ont déjà été employé par d’autres auteurs: le héros amnésique qui découvre un univers qui sort de la « norme », cela a déjà été utilisé par Zelazny notamment (Dans les 9 princes d’Ambre) ou pire encore le concept d’une organisation secrète qui lutte contre le paranormal en Angleterre, c’est le thème exact de la série « L’Histoire secrète » de Simon R. Green (2 tomes traduits chez l’Atalante). La grande originalité pour moi et heureusement, c’est l’un des points clés du roman, c’est l’organisation elle-même: la Checquy qui permet de développer toutes sortes d’interactions très intéressantes.
Ensuite, il y a le ton. Si le roman est bourré d’un humour très British, il semble cependant être pris entre un humour complètement déjanté au second degré (Pas besoin de préciser que le fait d’avoir choisi un groupe d’alchimiste belges complètement barrés comme arch-ennemis est déjà du plus haut loufoque) et la nécessité de raconter une histoire qui tienne la route. A mon humble avis, Simon Green a trouvé un ton plus juste en accentuant encore le second degré. Daniel O’Malley, en nous confrontant de temps en temps à des scènes « normales » change le rythme de l’histoire et brise le côté loufoque du récit.
En résumé, un roman agréable, premier d’une série prometteuse si l’auteur parvient à trouver le ton juste.
Ma note personnelle: 15/20
Au Service surnaturel de sa majesté – Daniel O’MALLEY
Editions: Pocket – 664 pages
Le site de l’auteur: http://www.rookfiles.com/
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