Seelöwe Nord « The Germans are coming » – Andy JOHNSON

  

Dans ce roman, Andy Johson imagine que les allemands ont décidé d’appliquer l’opération Seelöwe (Sealion en anglais ou Lion de mer en français), à savoir l’invasion de l’Angleterre par les Allemands en Septembre 1940.

Ce qui est intéressant dans ce roman, c’est que l’auteur déplace le lieu du débarquement. Les Allemands avaient prévu de débarquer dans le Sud (Sussex et Kent), Andy Johnson les fait débarquer dans la région de Scaroborough, à l’Est.

Les Allemands simulent une invasion dans le Sud alors qu’en réalité, le gros de leurs forces, au départ de Norvège et de Hollande foncent vers le centre de l’Angleterre, espérant y débarquer suffisamment de troupes pour infliger une défaite éclair aux britanniques.

Pendant que la quasi-totalité des sous-marins allemands bloquent les sorties de Scapa Flow, port principal de la Flotte britannique, des parachutistes (7ème division de parachutistes)sont largués sur les arrières britanniques et quatre divisions d’infanterie(les 7ème, 17ème et 35ème divisions d’infanterie et la 1ère division d’infanterie de montagne) se lancent à l’assaut des côtes. Elles seront suivies par la 30ème division d’infanterie, la8ème Panzer et la division SS Totenkopf. La Marine allemande a mobilisé tous les cargos et moyens de transport disponibles en Allemagne et dans les pays occupés pour créer la diversion dans le Sud et transporter les troupes vers la »Filey Bay », sous le couvert de tous les destroyers, croiseurs et cuirassés allemands restant.

Pris totalement au dépourvu et croyant d’abord à une attaque dans le Sud, les britanniques ne peuvent empêcher les Allemands de débarquer et de se répandre vers l’intérieur des terres. Après avoir repris leurs esprits, ils parviennent à canaliser l’offensive allemande vers une zone fortement fortifiée et préparent une contre-offensive dans le Sud de la poche allemande.

Ce roman est assez agréable à lire, Andy Johnson étant un ancien militaire, on sent qu’il y a une bonne part de vécu dans ce qu’il écrit. Pour ce qui est des mauvais points :

1°) On connaît la fin d’avance. En effet, à part quelques généraux allemands hyper optimistes ou quelques malades comme Hitler, il est difficile de penser que la flotte allemande aurait pu fournir assez de soutien aux troupes de débarquement même si, comme dans ce roman, l’opération avait pu être une surprise complète. Les forces aériennes allemandes se comportent  comme dans la « bataille d’Angleterre » : après avoir apporté un soutien important dans les premiers jours, elles finissent par être balayées.

2°) Certains soldats britanniques et notamment les civils incorporés dans la « Home Guard » se battent comme des lions contre des soldats d’élite allemands. On sent un petit côté chauvin sans doute du au fait que l’auteur a servi pendant 24 ans dans l’infanterie. Cela se sent moins dans les combats aériens ou maritimes.

Somme toute, une lecture agréable pour une opération qui n’aurait pu être rendue possible qu’après avoir coulé la plus grosse partie de la flotte et avoir écrasé l’aviation britannique.

Ma note personnelle : 15/20

Seelöwe Nord – The Germans Are coming
Andy JOHNSON
Spiderwize
488 pages.

A noter le site de l’auteur où celui-ci présente son nouveau roman: “Thunder in May”.

http://www.seelowe-nord.co.uk/

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12 commentairesLaisser un commentaire

  1. Les allemands n’auraient pu débarquer beaucoup de matériel lourd lors de cette opération, mais en face, les britanniques n’étaient guère mieux lotis ayant perdu la grosse majorité de leur armement en France. La  »Home Guard » avec ses équipements de fortune (voir les photos de l’article ci joint) contre des professionnels de la guerre, cela aurait un désastre humain jusqu’à ce qu’en face ils n’aient plus de munitions:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_d%C3%A9fensive_du_Royaume-Uni_pendant_la_Seconde_Guerre_mondiale

    • Oui, pour ma part, j’ai un doute sur la capacité des allemands à garder secrète une telle opération. Je pense que les Anglais auraient eu des renseignements sur les concentrations de troupes notamment en Norvège. Mon analyse personnelle est qu’ils auraient sans doute eu plus de pertes que dans le roman pendant le débarquement mais qu’après, la résistance des anglais aurait été bien moins forte que celle décrite dans le bouquin.

  2. Je suis tenté de dire que sur un plan aérien ça risque de ne pas tenir la route, et ce pour deux raisons :
    1- un débarquement dans le Yorkshire est loin des aérodromes allemands, ceux-ci avaient-il des chasseurs (je parle bien de chasseurs et pas d’avions d’attaque ou de bombardiers) ayant une portée suffisante pour aller aussi loin. Ce sont ces chasseurs qui affrontent les Spitfire anglais lors de la bataille d’Angleterre qui s’est passé majoritairement dans le sud du pays.
    2- En admettant que les Allemands aient les chasseurs idoines, la bataille d’Angleterre est une défaite allemande parce que les Allemands ont changé d’objectif et s’en sont pris aux usines et aux villes et plus aux aérodromes. Si dans le roman, les Allemands attaquent les aérodromes ils risquent fort de battre les Anglais car ils sont plus nombreux. En tant que grand admirateur de ces « so few » à laquelle l’Angleterre doit tant, il faut quand même reconnaître que le changement de stratégie a sauvé la chasse anglaise.

    • Disons que l’auteur a voulu tester un scénario, il prévoit donc qu’une partie importante de la RAF reste concentrée au sud tant que les anglais ne sont pas certains du lieu de débarquement, que des bombardment sur les arrières britanniques vont retenir une partie des chasseurs, que la prise de deux bases aériennes par les parachutistes allemands vont désorganiser les défenses britanniques… Ceci se déroule aussi à la place de la bataille d’Angleterre et les allemands ont encore, au début des combats, beaucoup d’appareils et de pilotes.

      Les seuls chasseurs allemands ayant une portée suffisante (et encore) semblent être les BF110 qui ne sont pas vraiment de taille face aux hurricanes et surtout aux spits.

      A noter qu’à un moment, les allemands parviennent à faire atterrir une escadrille de Stukas qu’ils utilisent avec succès pendant deux jours avant qu’ils ne soient détruits dès les début de la contre-offensive britannique.

      N’oublions pas que ce scénario est basé en grande partie sur le sentiment de supériorité des allemands avec dans l’idée que quatre ou cinq jours après le débarquement allemand, les Anglais se rendront devant la puissance du Reich.

  3. Merci 🙂

    • My pleasure, i rather enjoyed the book.

  4. J’ai signalé ce roman sur FTL dans un fil concernant une invasion de la Grande-Bretagne 😉

    http://www.1940lafrancecontinue.org/forum/viewtopic.php?p=71641#71641

  5. Simulation de la composante navale d’une invasion allemande de la Grande-Bretagne en 1940 (par Adarsh Bura)

    Dans cette thèse, nous avons voulu répondre à la question de savoir si les Allemands auraient pu débarquer une armée lors de l’opération Lion de Mer. Notre objectif était d’étudier les facteurs susceptibles d’avoir un effet important sur l’issue d’une invasion.

    Toute tentative pour répondre à cette question nécessite une hypothèse contrefactuelle dans laquelle les Allemands disposent d’un niveau de supériorité aérienne requis pour le début de l’opération Lion de Mer. Nous avons développé deux scénarios contrefactuels, un scénario 2-SD et un scénario 6-SD. Dans le scénario 2-SD, la Luftwaffe dispose d’une supériorité aérienne sur la Manche, mais elle est surtout contestée par la RAF. Dans le scénario 6-SD, la Luftwaffe possède une suprématie aérienne totale sur la Manche avant l’invasion et la RAF ne peut pas intervenir. Le scénario 2-SD représente un contrefactuel plausible dans lequel, lors de la bataille d’Angleterre, la Luftwaffe mettait l’accent sur l’attaque des aérodromes de la RAF. Alors que le scénario 6-SD nécessite que la bataille d’Angleterre commence plus tôt, tout en obligeant la Luftwaffe à choisir une approche plus optimale, comme ne pas passer au bombardement de Londres. Cela nécessite dès le départ une stratégie différente de celle d’Hitler et de Göring et est donc moins plausible que le scénario 2-SD.

    En utilisant ces deux scénarios contrefactuels, nous avons ensuite pu élaborer un jeu de guerre sur les plans finaux de préparation de l’invasion, qui comprenaient la pose de champs de mines. Dans le scénario 2-SD, nous avons constaté que la supériorité aérienne sur la Manche n’était pas suffisante pour achever les préparatifs et qu’environ 20 % seulement des champs de mines prévus ont été posés. Dans la simulation 6-SD, la suprématie aérienne sur la Manche leur a permis de poser environ 75 % des champs de mines prévus. Nous avons ensuite créé deux versions de la simulation Lion de Mer, correspondant respectivement aux jeux de guerre 2-SD et 6-SD.

    Dans les deux simulations, nous avons modélisé les débarquements des premier et deuxième échelons de la première vague, soit environ 120 000 hommes.

    Dans la simulation 2-SD, nous avons constaté que les Allemands étaient capables de faire débarquer en moyenne 50 000 hommes, alors que dans la simulation 6-SD, les Allemands étaient capables de faire débarquer en moyenne 90 000 hommes. Nos deux modèles montrent une corrélation positive entre l’efficacité des champs de mines et le nombre de troupes allemandes débarquées. Nous avons également constaté qu’il n’y avait aucune corrélation entre l’efficacité des unités aériennes et le nombre de troupes allemandes débarquées dans l’un ou l’autre de nos modèles. Cependant, dans la simulation 2-SD, il existe une corrélation négative entre l’efficacité du destroyer et le nombre de troupes allemandes débarquées, mais une telle corrélation n’existe pas dans la simulation 6-SD.

    Les résultats de nos deux simulations semblent suggérer que la guerre aérienne aurait eu très peu d’impact sur l’issue de l’invasion. Cela peut être dû au fait que dans les deux scénarios, une fois que la RAF était consciente du début d’une invasion, elle était prête à se battre pour la Manche, même si la Luftwaffe en avait le contrôle. Fondamentalement, cela signifiait que dans les deux cas, l’air au-dessus de la Manche était un espace contesté où la RAF pouvait perturber la Luftwaffe. Une autre raison était que les Ju-87 avaient une capacité limitée pour couler les destroyers britanniques, car ils étaient incapables de les attaquer lorsqu’ils se trouvaient parmi des navires allemands, de peur de couler leurs propres navires.

    Nous avons trouvé dans la simulation 2-SD une corrélation négative entre l’efficacité du destroyer et le nombre de troupes allemandes débarquées, cependant, une telle corrélation n’existait pas dans la simulation 6-SD. Nous pensons que cela peut être dû au fait que dans la simulation 6-SD, presque tous les destroyers sont coulés lors de leurs premières sorties, à cause des champs de mines allemands, l’efficacité des destroyers a donc un impact moindre. Nous pouvons en déduire que l’efficacité des destroyers aurait joué un rôle clé dans l’issue de l’opération Lion de Mer, à condition qu’ils n’aient pas tous été coulés lors de leurs premières sorties. En particulier, cela semble suggérer que dans le cadre de l’opération Lion de Mer, l’efficacité des champs de mines aurait préséance sur l’efficacité des destroyers.

    D’après nos deux simulations, nous pouvons voir que l’efficacité du champ de mines aurait été le facteur critique du résultat de l’opération Lion de Mer. Comme expliqué ci-dessus, la guerre aérienne a très peu d’effet sur le nombre de troupes allemandes débarquées, donc la différence dans le nombre d’hommes débarqués entre les deux simulations peut être uniquement attribuée à une proportion plus élevée de champs de mines posés dans la simulation 6-SD, ce qui se traduit par une efficacité moyenne des champs de mines plus élevée. Ces résultats confortent l’opinion allemande selon laquelle les champs de mines devaient jouer un rôle essentiel dans la protection de la flotte d’invasion contre la Royal Navy.

    Dans le scénario contrefactuel 2-SD, que nous avons considéré comme plausible, les Allemands ont pu débarquer environ 50 000 hommes du premier et du deuxième échelon, sur 120 000. Il semble très difficile pour les Allemands de faire débarquer un nombre suffisant d’hommes pendant toute l’opération, car environ 300 transports et barges dans notre simulation ont été coulés, et ceux-ci étaient prévus pour transporter les éléments restants de la première vague, ainsi que la deuxième et la troisième vague suivante. En moyenne, 18 destroyers britanniques sur 40 ont été coulés dans cette simulation. Ainsi, en raison des grands intervalles entre les débarquements de la première, de la deuxième et de la troisième vague, il est presque certain que la Royal Navy aurait suffisamment de temps pour amener des destroyers du nord vers la Manche pour remplacer les destroyers coulés. Par conséquent, nous pensons que dans le scénario contrefactuel 2-SD, les Allemands n’auraient pas été en mesure de faire débarquer un nombre suffisant d’hommes.

    Dans le scénario contrefactuel du 6-SD, que nous considérions comme improbable car il nécessitait dès le départ qu’Hitler et Göring aient une stratégie différente, les Allemands ont réussi à débarquer environ 90 000 hommes sur 120 000 du premier et du deuxième échelon de la première vague. En moyenne, environ 170 navires allemands ont été coulés, soit près de la moitié du nombre de navires allemands coulés dans la simulation 2-SD. En particulier, en moyenne 38 destroyers britanniques sur 40 ont été coulés au cours de la simulation. Cela représente plus de deux fois le nombre de pertes subies lors de la simulation 2SD, et la Royal Navy aurait eu du mal à remplacer toutes ces pertes, même avec des destroyers envoyés vers la Manche depuis le nord. Par conséquent, dans le scénario contrefactuel du 6-SD, il semble plausible que les Allemands auraient pu faire débarquer un nombre suffisant d’hommes.

    Comme indiqué ci-dessus, notre simulation nous montre que le facteur le plus important de l’opération Lion de Mer aurait été l’efficacité du champ de mines. Pour que les Allemands parviennent à débarquer une force suffisante, il faudrait qu’ils aient achevé une grande partie des champs de mines prévus ; certainement supérieur aux 20 % obtenus dans le contrefactuel 2-SD. Vient ensuite l’efficacité des destroyers qui aurait également été un facteur crucial dans le nombre d’hommes débarqués, à condition que les destroyers n’aient pas tous été coulés par des champs de mines lors de leurs premières sorties. Il apparaît également que la guerre aérienne n’a pas d’impact significatif sur le nombre de troupes allemandes débarquées. Cependant, la guerre aérienne qui a précédé la bataille d’Angleterre a un rôle important à jouer, car elle détermine la quantité de champs de mines prévus que les Allemands sont capables de poser. Nous pouvons supposer sans risque que si l’invasion s’était déroulée comme prévu, sans scénario contrefactuel, alors les Allemands n’auraient pas été en mesure de poser les champs de mines suffisants nécessaires ; tout comme dans la simulation 2-SD. Ainsi, l’invasion se serait probablement soldée par un échec, très probablement avec des pertes plus élevées, car on s’attendrait à ce qu’une proportion encore plus faible de champs de mines soit posée par rapport au scénario contrefactuel 2-SD. Nos simulations suggèrent que pour que les Allemands aient posé les champs de mines nécessaires pour amener un nombre suffisant d’hommes à terre, il faut un scénario contrefactuel dans lequel la Luftwaffe obtiendrait une suprématie aérienne totale au-dessus de la Manche pendant la bataille d’Angleterre, ce qui n’est pas le cas dans le contrefactuel 2-SD, mais est rencontré dans le contrefactuel 6-SD.

    Par conséquent, nous pouvons conclure de notre thèse que si le résultat de la bataille d’Angleterre était similaire à celui de la réalité, alors les Allemands n’auraient pas pu débarquer suffisamment de troupes pour mener une invasion réussie. Même si les Allemands gagnaient la bataille d’Angleterre avec une petite marge, comme ce fut le cas dans la simulation 2-SD, ils n’auraient toujours pas été en mesure de débarquer une armée suffisamment nombreuse pour une invasion réussie. Cependant, si la Luftwaffe avait gagné la bataille d’Angleterre avec une large marge, comme ce fut le cas dans la simulation 6-SD, et si elle s’était pleinement engagée dans les champs de mines, elle aurait alors pu faire débarquer un grand nombre d’hommes, ce qui pourrait potentiellement conduire à une invasion réussie.

    • Bonjour. Je me permets d’indiquer le travail d’origine daté de 2022 :

      https://etheses.whiterose.ac.uk/32305/

      On peut imaginer un coup de théâtre comme Oswald Mosley qui parvient à faire chuter Churchill profitant du choc moral de l’invasion ?

      • Je penserais plutôt à Lord Halifax dans ce cas.

        • Bonjour, écrit un coin perdu du Tarn pour le travail. Ou une alliance des deux, il faudrait un point de divergence dès les années 30 avec un réseau d’espions nazis infiniment plus efficace que la réalité capable d’aider les fascistes britanniques à noyauter en profondeur l’establishment londonien. La perte du BEF à Dunkerque et l’armistice de Pétain étant exploité au maximum pour convaincre les responsables britanniques qu’il faut jeté l’éponge ?

    • Bonjour, pour avoir lu quelques bouquins sur ce sujet, je me souviens que la qualité des navires de transport était aussi mise en doute, beaucoup de barges fluviales n’auraient pas été adaptées à la traversée (on était sans doute loin des engins de débarquement des américains en 1944.


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