Les bas-fonds de Mesa – David WEBER & Eric Flint

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Pour bien comprendre ce roman, quelques explications sur la société mésane s’imposent. Il faut savoir que la colonisation de Mésa a été entreprise par des colons originaires de Beowulf dont les membres les plus influents étaient Leonard Deitweiler et sa famille. Ces colons avaient comme objectifs l’amélioration de la race humaine par les manipulations génétiques sans les freins que Beowulf avait imposé à ces recherches.

Dès lors, toute la théorie politique a été pensée pour que les lignées disposant du meilleur matériel génétique dominent la société mésane et règnent sur les autres colons, les colons disposant du plus mauvais patrimoine génétique ne pouvant occuper que des fonctions intermédiaires au mieux. Poussant la logique jusqu’au bout, ils ont créé des esclaves génétiques pour les servir, ces esclaves étant « fabriqués » pour des buts précis : travailleurs de force, esclaves de plaisirs… et n’ayant bien entendu aucun droit.

Au sommet de la pyramide se trouvent les dirigeants de l’Alignement Mésan, le gouvernement occulte de Mésa dirigé lui-même par la famille Deitweiler. Seule une petite partie (quelques milliers de personnes quand même) des membres de l’alignement est au courant du nom des dirigeants et des véritables buts de l’Alignement. Le gouvernement dirige l’ensemble de Mesa officiellement. On retrouve des citoyens disposant de tous les droits puis en dessous, des anciens esclaves affranchis : les cissecs qui sont cantonnés à une vie très difficile dans des bâtiments dont la qualité est inférieure en tous points à ceux des citoyens et qui vivent surtout de débrouillardise. Ensuite on trouve les esclaves génétiques qui n’ont bien entendu aucun droit.

Afin de dissimuler au maximum leurs activités, la famille Deitweiler a créé ce qu’elle appelle l’Oignon : plusieurs couches de camouflage qui leur permettent de se dissimuler au sein de la société mésane sans que personnes ne sache qui sont ces dirigeants occultes ni même qu’ils existent. Ainsi, le gouvernement mésan dirige officiellement la planète, la société Manpower Incorporated s’occupe du commerce des esclaves génétiques et d’autres organisations pour gérer le reste de leurs activités illégales.

Pour arriver à ses fins, l’alignement a cherché à détruire toute structure pouvant s’opposer à ses desseins en poussant les gouvernements les plus opposés aux manipulations génétiques à se faire la guerre d’où la guerre entre Manticore et Havre suivie de la Guerre entre la Ligue Solarienne et l’empire stellaire de Manticore.

 

Alors que le conflit entre Manticore et Havre s’est arrêté suite aux révélations des deux supers-Espions Anton Zilwicki et Victor Cachat, Manticore se prépare à l’assaut de la Flotte de la ligue solarienne. En effet, les responsables de la Ligue Solarienne pensent que l’alignement mésan n’est qu’une fable inventée par Manticore.

C’est pour cette raison que les deux espions décident de retourner sur Mésa afin de trouver des preuves irréfutables de l’existence de l’alignement. Malgré la publicité de leur dernière visite sur Mésa, ils pensent que c’est le dernier endroit où l’on s’attend à les voir débarquer.

Ayant réussi à débarquer sur Mésa, Victor et Anton découvrent assez rapidement que l’alignement Mésan a décidé de faire disparaître les preuves de son existence en provoquant de faux accidents ou des actes « terroristes » au cours desquels les membres de l’alignement auraient trouvé la mort. Et pour cela, tous les moyens sont bons et le nombre de victimes importe peu. Si les citoyens « normaux » de Mésa se retrouvent en pleine guerre civile avec leurs esclaves génétiques ou les Cissecs, descendants affranchis de ceux-ci, c’est tout bénéfice pour l’alignement.

Lorsque les dirigeants officiels de Mesa déclenchent une répression brutale sur les Cissecs, Victor et Anton décident d’agir. Anton retourne vers Manticore pour demander du secours tandis que Victor va tenter d’aider les Cissecs et pour cela, va devoir chercher de l’aide auprès des seules organisations cissecs en état de résister aux forces de l’ordre mésanes : les gangs des bas-fonds de Mésa.

Nos héros survivront-ils ?


 

Un roman qui permet de saisir un peu mieux la société Mésane mais qui ne fait pas avancer l’intrigue principale. Comme je l’ai déjà signalé je pense, le point fort de cette série est plutôt la partie « Space Opéra » que la partie espionnage. Je pense aussi que David Weber est un meilleur écrivain que son co-auteur.

Ce n’est encore une fois pas un grand roman avec une fin trop prévisible mais il doit être lu pour avoir une bonne compréhension de Mesa. A lire toutefois avant d’arriver au prochain Honor Harrington (Uncompromising Honor) sinon vous apprendrez ce qui s’est passé dans ce roman-ci.

Ma note personnelle : 14/20
Les bas-fonds de Mesa – David WEBER & Eric Flint
Editeur : L’Atalante

Swordbearer – Glen COOK

Swordbearer

Alors que le fief de son père a succombé à une attaque de Ventimiglia, un royaume qui a absorbé bien d’autres baronnies avant cela, Gathrid un jeune homme estropié par la polio trouve Daubendiek, une épée mythique buveuse d’âme. Lorsqu’il prend cette épée en main, il ne sent plus ses infirmités et se retrouve doté d’une très grande force. De plus, lorsqu’il se laisse guider par l’épée, il devient un combattant exceptionnel. Il ne tarde pas à découvrir que lorsqu’il tue un ennemi, il absorbe l’âme de celui-ci et ses connaissances.

L’épée a aussi son compagnon, Rogala un nain qui depuis une éternité accompagne le porteur de l’épée et qui selon la légende a assassiné plusieurs d’entre eux après un certain temps pour des raisons inconnues.

Gathrid veut combattre au côté du suzerain de son père mais il n’est pas au bout de ses peines, le Mindak de Ventimiglia a une armée très puissante et de nombreux sorciers, il est aussi accompagné par le champion des ténèbres Nevenka Nieroda et ses douze Toals, capitaines morts-vivants qui sont de redoutables combattants et sorciers.

Déçu par l’attitude hésitante et les divisions internes des rois qui ont formé une alliance pour s’opposer au Mindak, Gathrid se rend en Ventimiglia pour y affronter le Mindak mais celui-ci s’avère être un homme complexe et pas fondamentalement mauvais. Il découvre aussi que le Mindak comme lui et bien d’autres auparavant sont des pions que 4 dieux utilisent dans un jeu complexe que chaque dieu domine pendant une certaine période. Chacun de ces dieux procure un certain pouvoir à ses fidèles au travers d’un artefact magique. Gathrid a Daubendiek, l’épée de Suchara tandis que le Mindak a réuni les artefacts des trois autres dieux.

Mais Gathrid n’a aucune envie d’être le jouet d’un dieu.


« Elric contre Sauron » , c’est la réaction que la plupart des amateurs de Fantasy auront en lisant ce résumé et on ne peut pas leur donner tort. D’une part on a un personnage faible mais qui devient surhumain grâce à son épée buveuse d’âme et d’autre part on avun un puissant royaume qui tente d’envahir ses voisins divisés dont certains sont tentés par une alliance avec le diable. On a même un ancien empire qui n’est plus que l’ombre de lui-même et qu’on peut comparer au Gondor, des Toals qui ressemblent à s’y méprendre aux Nazguls….

Alors un pompage éhonté de deux romans mélangés pour tenter d’en faire une histoire à succès? Non parce que c’est compter sans le talent d’écrivain de Glen Cook qui parvient à apporter ses touches personnelles (notamment les combats qui se passent dans la tête de Gathrid pour savoir qui prendra le contrôle car certaines âmes sont si puissantes qu’elles essayent de contrôler leur hôte) et à nous placer quelques rebondissements de bon aloi.

Ce stand-alone n’est certes pas le meilleur roman de Glen Cook mais il se laisse lire avec beaucoup de plaisir. le seul regret est que cet univers aurait pu être développé avec quelques tomes de plus.

Ma note personnelle : 14/20
Swordbearer – Glen COOK
Kindle Edition

Published in: on 20 mars 2018 at 10 h 45 min  Comments (3)  
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Le maître du Haut Château – Philip K. DICK

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Le maître du Haut Château nous apparaît tout d’abord comme une uchronie où le point de divergence se situe en 1933 lors de l’assassinat de Roosevelt par Giuseppe Zangara (tentative qui échoua dans notre réalité). Suite au décès de Roosevelt, les Etats-Unis sont restés neutres et n’ont entrepris aucune démarche de réarmement. Dès lors, l’attaque de Pearl Harbour est encore plus dévastatrice et les soviétiques sans l’appui des américains perdent la bataille de Stalingrad. Rommel s’empare de l’Egypte et les pays alliés sont battus. Et capitulent en 1947. (Pour un résumé complet, je vous renvoie à l’excellent article de Wikipedia).

Le roman commence en 1962 dans une Amérique qui a été divisée entre les Nazis et les Japonais (comme le reste du monde d’ailleurs, les allemands s’étant taillé la part du lion). Et le récit se situe exclusivement du côté japonais et dans la partie centrale des Etats-Unis (partie tampon neutre mais très appauvrie) avec quelques nouvelles qui nous sont fournies sur les événements en Europe (où la succession du Führer Martin Bormann est ouverte).


Je sens que je vais me faire quelques ennemis, Philip K. Dick étant un auteur généralement apprécie en France et le maître du Haut Château a obtenu le prestigieux prix Hugo mais je n’ai pas aimé ce roman.

Certes, c’est un récit très riche en idées, un univers relativement cohérent (j’y reviendrai plus loin) et qui aborde un grand nombre de thématique.

Ce qui nous apparaissait de prime abord comme une uchronie finit par se révéler être plutôt un monde parallèle (le roman en révèle au moins trois).

Dick nous amène au travers de ses personnages à mettre en doute la réalité lorsque l’un de ses personnages semble se retrouver dans notre monde (monde également évoqué dans un ouvrage que les allemands ont étudié et que certains d’entre eux ont visité) alors qu’il contemple un objet artisanal authentique (jusqu’ici, il avait été confronté à des faux fabriqués pour les touristes japonais)  , ou lorsque l’Oracle du Yi-King révèle à l’auteur du « Poids de la sauterelle » que le véritable monde est celui décrit dans cet ouvrage écrit à l’aide du Yi-King puisqu’à chaque question que l’auteur se posait sur la suite, il a interrogé l’Oracle.

L’atmosphère est assez réussie, nous pouvons suivre l’évolution des personnages dans cette partie de l’Amérique dominée par les Japonais. La vie y est difficile certes mais l’occupation y est relativement douce (par opposition à la partie du monde sous le joug nazi où la vie est très dure pour les non-aryens). En fait une grande partie du roman nous met en présence de cette opposition entre les sociétés japonaise et allemande. Outre le côté culturel, on peut aussi mettre en évidence le côté traditionnel japonais opposé au modernisme allemand (les allemands voyagent à bord de fusées au lieu d’avions à réaction, ils ont développé un programme spatial qui leur a permis d’envoyer des vaisseaux sur Mars.

Il y a plusieurs éléments qui m’ont rendu cette lecture difficile :

D’une part, il y a l’irruption du Yi-King qui semble dominer la vie des japonais comme des américains situés en territoire occupé par les japonais. Pourquoi et comment ce livre serait devenu indispensable à une partie aussi importante de la population au point qu’elle n’ose plus prendre de décision sans consulter l’oracle.

D’autre part, et je trouve cet élément assez perturbant, Dick nous montre en 1962 un régime nazi fort en avance sur le plan scientifique par rapport à notre réalité puisque en 1962, les Américains étaient encore loin de poser le pied sur la lune alors que dans le roman, les nazis ont atteint Mars avec des vols habités, sans compter les fusées qu’ils utilisent comme les Américains utilisaient les avions.

Enfin, ce qui m’a le plus rebuté, ce sont les personnages torturés, indécis et le rythme du récit qui est fort lent.  C’est dommage parce que certains pourraient arrêter avant la fin et manquer ainsi les révélations finales sur les mondes parallèles.

Ma note personnelle : 14/20
Le Maître du Haut Château – Philip K. DICK
Edition J’ai Lu – Collection Nouveaux Millénaires

L’avis de Lutin82

Warship – Joshua DALZELLE

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Au 25ème siècle, après les guerres des 21ème et 22ème siècles, l’humanité a essaimé vers les étoiles, établissant des colonies sur des centaines de mondes. Si l’évolution technologique a permis cette colonisation, elle n’a pas pour autant été accompagnée d’une évolution philosophique. Les humains sont toujours politiquement divisés et pétris de préjugés (par exemple contre les habitants de la planète mère parce que tout le monde sait que les plus doués des humains sont partis vers les étoiles ne laissant sur terre que les incapables). Ils ont construit des flottes de vaisseaux de commerce et de guerre (surtout pour se protéger des autres humains) mais ceux-ci ne sont plus vraiment à la pointe du progrès parce que les conflits se sont apaisés et que l’humanité n’a, jusqu’ici, rencontré aucune civilisation extra-terrestre.

 

Le capitaine Jackson Wolfe commande le Blue Jacket, un destroyer obsolète et destiné à la casse, mal entretenu faute de moyen et avec un équipage peu motivé. Son supérieur direct l’amiral Winter a décidé que cet incapable de Terrien devait terminer sa carrière, mais avant de le mettre à la pension définitive et d’envoyer le Blue Jacket, il devra accomplir une dernière mission, convoyer un politicien et son secrétaire. Et pour que ce voyage ne soit pas totalement inutile, l’amiral a chargé Wolfe de former son nouveau second Celesta Wright afin que celle-ci puisse prendre le commandement d’un nouveau vaisseau à la fin du voyage ; l’amiral a également chargée celle-ci d’espionner Wolfe et de faire un dossier sur Wolfe pour faciliter sa mise à la retraite rapide.

 

Pendant sa mission, le Blue Jacket découvre une planète dont la population humaine semble avoir complètement disparu. Accompagnant une équipe sur la planète, Wolfe découvre que la planète semble avoir été victime d’une sorte d’organisme amiboïde qui aurait dévoré tout organisme vivant (un peu comme le blob voir image ci-dessous :

 

Après avoir perdu deux hommes absorbés par la créature, Wolfe et son équipe parviennent à rejoindre le vaisseau avec un échantillon de la créature. Peu de temps après, ils repèrent ce qui semble être un vaisseau spatial vivant qui les attaques. Le Blue Jacket parvient à mettre l’ennemi en fuite malgré de lourde dégâts mais celui-ci les suit jusqu’à l’étape suivante de leur voyage. Le Blue Jacket doit à nouveau affronter cette créature qui semble avoir régénéré les dégâts infliges par le Blue Jacket alors que ce dernier est déjà diminué. Wolfe n’a pas le choix, son vaisseau est le seul en mesure d’affronter a créature et fuir condamnerait plusieurs millions d’humains mais certains dans son équipage ne sont pas décidés à accepter un combat qui s’apparente à un suicide.


Que dire sur ce roman, on ne peut pas vraiment parler d’une grande originalité, le coup du capitaine alcoolique parce que mis sur le côté à bord du plus vieux vaisseau de la flotte et qui se révèle un officier de premier plan n’est pas nouveau. Pas plus que l’idée que ce vieux vaisseau et son équipage de rebuts se révèle pugnace et à même de relever le défi qui leur fait face, ni le plan de l’amiral qui tente de se débarrasser d’un officier qui n’est pas dans ses bonnes grâces.

 

Les seuls éléments que j’ai trouvé originaux, c’est que jusqu’ici, j’ai plutôt lu des romans où ce vieux vaisseau était le dernier espoir de la flotte (alors qu’ici c’est le premier vaisseau attaqué) et le fait que l’ennemi ait l’air d’être plutôt un organisme biologique qu’une race d’E.T. sanguinaires.

 

Les personnages sont plutôt caricaturaux et peu développés en dehors de deux ou trois personnages principaux.

 

Sinon le style est agréable et même si on devine une partie de l’intrigue, l’action est présente et maintient l’intérêt du lecteur.

 

Ma note personnelle: 14/20
Warship (Tome 1 de la trilogie « Black Fleet ») – Joshua DALZELLE
Edition Kindle

Le sixième banc – Robert BARR

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McLane, citoyen britannique est venu étudier la peinture à Paris. Il a laissé une fiancé dont le père a l’avantage d’être très riche en Angleterre mais cela ne l’empêche de courtiser une jeune française rencontré dans une église.

Lorsque Mclane se décide à avouer à la jeune fille qu’il a décide de convoler avec sa fiancé, la jeune française lui donne rendez-vous sur le sixième banc, le plus éloigné de de l’autel.

Lorsqu’il arrive à l’église, McLane constate qu’il n’u a que cinq bancs…


Une nouvelle noire mais où l’on retrouve un certain humour cynique et une morale.

Ce n’est pas ma nouvelle préférée mais elle est néanmoins toujours aussi bien écrite que les autres.

Ma note personnelle : 14/20
Amende Honorable – nouvelle faisant partie de l’anthologie « Contes »
Robert BARR
Collection e-baskerville
Traduction Jean-Daniel Brèque
Edition Kindle

Ce recueil de nouvelles peut être acheté au format epub chez les moutons électriques ou à la FNAC et chez Kobo-Books

On peut également acheter cette oeuvre sur Amazon

Et n’oubliez pas d’aller visiter le Blog de la collection Baskerville, oeuvre de Fabrice Mundzik.

Published in: on 14 décembre 2016 at 7 h 24 min  Comments (3)  
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La Dague et la Fortune T1 – Daniel HANOVER

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« Autrefois, les dragons régnaient sans partage sur le monde. Puis ils ont disparu de la surface de la Terre… et la magie avec eux. Les royaumes des hommes ont survécu, de même que les sanglantes intrigues de cour qui les animent. »

Ils ont laissé treize races à la surface du monde, races qui cohabitent assez pacifiquement, certaines d’entre-elles étant plus représentées dans certaines régions mais, dans l’ensemble, la race dominante est celle des « premiers-nés ». Les autres races semblent découler des premiers nés avec des caractéristiques qui semblent les préparer à des tâches spécifiques, comme les Jasurus qui sont couverts d’écailles et plutôt costauds, les Yemnus trapus et munis de défenses, Cinnae  très pâles et maigres. A noter que les croisements sont possibles du moins entre certaines races. Si les premiers nés semblent se considérer au-dessus des autres races, on ne trouve pas trace d’un véritable racisme. Le premier critère pour engager quelqu’un semble plutôt être son efficacité à accomplir la tâche.

Nous découvrons ce monde et les races qui le peuplent en suivant le destin de quatre personnages :

Cithrin, une demi-Cinnae a été chargée par son patron, le magister Imaniel d’évacuer les fonds de la branche  de Vanaï de la banque médéanne pour éviter que l’armée Antéane qui se rapproche de la ville ne s’en empare. Le banquier a dissimulé les fonds et les archives de la banque dans un chariot qui est rempli tapis, chariot qui voyagera au milieu d’une caravane en route pour Carse. Une fois arrivé là, Cithrin devra remettre ces fonds à la branche locale de la banque.

Marcus Wester est un ancien militaire de haut rang, reconverti dans l’escorte des caravanes. Afin de le garder à Vanaï, les gardes de la cité ont arrêté ses hommes sous prétexte d’une bagarre. Marcus n’a donc plus assez d’hommes pour assurer sa mission mais désireux de quitter la ville avant l’arrivée des troupes antéannes, il engage une troupe de comédiens pour remplacer ses hommes jetés en prison et jouer le rôle de gardes.

Geder Palliako est un jeune noble qui accompagne l’armée antéanne qui doit s’emparer de … Plus intéressé par les livres et par le passé que par son rôle dans l’invasion, peu porté sur les qualités martiales, il est la cible des sarcasmes et des mauvaises plaisanteries des autres nobles. A la suite d’intrigues de cour, il se voit confier la gestion de la ville de… ce qui finira par lui monter à la tête.

Dawson Kalliam est un noble conservateur qui perd peu à peu la confiance du roi pourtant ami de longue date. Il ne veut pas que la noblesse perde ses privilèges au profit des artisans et des paysans et s’oppose ainsi à d’autres nobles qui par leur alliance avec le peuple, cherchent à augmenter leur pouvoir sur le roi voire à le remplacer.


Premier roman d’une série en cinq tomes, « La Voie du Dragon » commence assez lentement. Certes on est dans un volume de mise en place mais le début manque néanmoins un peu de rythme ; ce travers disparaissant petit à petit.

L’univers semble vaste et est développé assez vaguement dans ce premier tome pour laisser une place au récit. Nous n’avons donc qu’une idée succincte de la géographie et des races au travers des aventures des personnages et de leurs discussions. L’auteur développera sans doute ce point dans les volumes suivant.

Les personnages ne sont pas tous aussi bien développé ce qui fait que j’ai ressenti un manque d’empathie pour les personnages principaux (sauf Cithrin, et encore, il m’a fallu atteindre la fin de ce tome pour m’y intéresser. A contrario, j’ai trouvé le personnage du chef de la troupe d’acteurs très intéressant.

Daniel Abraham/Hanover avoue lui-même qu’il a pris des éléments ici et là qui fonctionnaient bien en Fantasy ce qui explique l’impression que l’on peut ressentir d’un manque de nouveauté malgré un univers qui semble promettre beaucoup de choses. La plus grande originalité est de nous présenter un monde médiéval qui en est socialement presque au niveau de la révolution française de 1789.

En résumé un début de série intéressant, qui se laisse lire mais qui est loin du  niveau d’un roman de Sanderson

Ma note personnelle: 14/20
La Dague et la Fortune – La voie du Dragon
Pocket n° 7152
596 pages

Pour un interview de l’auteur sur cette série sur le site d’ActuSF

Ce qu’ils en pensent:

L’avis d’ Apophis

L’avis du Blog-O-Livre

L’avis d’Asavar sur Elbakin.net

Published in: on 6 décembre 2016 at 23 h 58 min  Comments (1)  
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Stalin’s War – Jack STRAIN

Stalin's War Jack Strain

Stalin’s War” est le premier volume de la trilogie “World in Flames”. Dans cette uchronie, on trouve deux points de divergence principaux .

Le premier point de divergence se produit lorsque le général SS Karl Wolff, commandant en chef des troupes allemandes en Italie décide de faciliter la victoire des alliés à l’Ouest pour leur permettre d’arriver les premiers à Berlin. Ce plan échoue notamment parce qu’Eisenhower ne veut pas provoquer les soviets en se précipitant vers Berlin.

D’autre part, après la victoire, les polonais (avec la bénédiction et l’aide logistique de Churchill) montent un attentat contre Staline lorsque ce dernier vient en visite triomphale à Berlin. L’attentat manque partiellement sa cible principale, Staline est néanmoins grièvement blessé et Koniev et Molotov sont parmi les victimes.

Pendant que Staline est dans le coma, Joukov prend les rênes de l’état en main. Lorsque Staline se réveille, il ordonne l’exécution de Beria qui n’a pas pu le protéger et confirme Joukov comme chef des armées, ce dernier fait remplacer les hommes du NKVD qui protégeaient Staline par des troupes qui lui sont fidèles. L’enquête ayant vite démontré la culpabilité des polonais, la répression qui s’abat sur la Pologne est féroce.

De leur côté, une unité de SS encore en liberté essaie de provoquer un affrontement entre soviets et américains en attaquant  une unité soviétique située près du front américain. Le plan fonctionne et en réaction à l’attaque des SS, une unité soviétique déclenche un assaut limité sur une unité américaine qui riposte. Les états-majors des deux camps parviennent à calmer la situation mais la méfiance règne désormais entre les alliés et les soviets.

L’attentat de Berlin ayant aggravé la paranoïa de Staline, ce dernier est maintenant convaincu que les occidentaux vont attaquer l’Union Soviétique. Il ordonne à Joukov de préparer une attaque de grande envergure. Alors qu’Eisenhower est persuadé que Staline n’attaquera jamais, Patton décide de faire fortifier son secteur du front en utilisant l’expertise des officiers allemands capturés et la main-d’œuvre des milliers de soldats allemands capturés par son armée.


Une mise en place intéressante,  qui pourrait livrer une suite tout aussi intéressante. Par contre ce e-book est bourré de fautes de grammaire, il y a des mots manquant les personnes changent de nom comme Donovan, le chef de l’OSS qui devient DONAVON puis à nouveau DONOVAN avant de redevenir DONAVON.

Ma note personnelle: 12/20 (14/20 s’il n’y avait pas de fautes)
Stalin’s War – Jack STRAIN
Edition Kindle

Le Château des Millions d’Années – Stéphane PRZYBYLSKI

Le Chateau des millions d'années

Friedrich Saxhäuser a un passé chargé: ancien membre des Sturmtruppen pendant la première guerre mondiale, passé dans les Freikorps puis garde du corps d’Adolf Hitler pendant l’entre-deux guerre, il était avec le führer pendant la nuit de cristal et les représailles qui ont suivi, il a ensuite été chargé de s’infiltrer au sein de l’Abwehr (services secrets de l’armée dirigés par l’amiral Canaris qui rassemblait un certain nombre d’officiers réticents aux idées nazies) avant de rejoindre le SD.  Pendant toutes ces années, Saxhäuser a développé un intérêt pour l’histoire (guidé notamment par son maître, Adolph Hitler, lui aussi autodidacte et à la bibliothèque très orientée), ce qui justifie en partie qu’il soit choisi par Himmler en Personne pour escorter un archéologue allemand en Irak.

La mission de Saxhäuser est double, d’une part attiser la haine des Irakiens contre les Anglais et les Juifs et les armer en vue d’une révolte et d’autre part, surveiller les recherches d’Edmund Schmundt, un archéologue gagné aux idées raciales allemandes qui espère trouver des traces d’une antique civilisation de géants aryens dotés de connaissances et de pouvoir nettement supérieurs aux autres peuplades de l’antiquité.

Alors que depuis des années, Saxhäuser a vu sa foi et sa fidélité aux thèses des nazis s’étioler, ce que Schmundt et lui vont découvrir dans la vallée du Nahr al-Zab-al-Saghir, va changer sa vie à jamais et pourrait changer la face du monde.


Premier roman de SF de l’auteur même si ce n’est pas le premier de ses ouvrages, Stéphane PRZYBYLSKI s’attaque à une vaste entreprise à tous les sens du terme puisque d’emblée, il a décidé d’attaquer par une tétralogie mais aussi par l’ampleur des thèmes abordés, qu’il s’agisses des mythes nazis et des sociétés secrètes ou non qui les ont promus (ahnenerbe, société de Thulé) ou de l’influence des extra-terrestres implantés parmi nous depuis l’aube des temps.

J’ai beaucoup apprécié toute la partie historique et notamment tous les éléments liés à la montée du nazisme dans la société allemande d’après-guerre, les confrontations entre les nobles, militaires de carrière et les membres des différentes organisations nazies (SA, SS, SD) et l’évolution des mentalités dans cette société oppressée.

La partie expédition en Irak ressemble un peu à du Indiana Jones vu du côté des méchants et est assez réussie également.

J’ai eu cependant du mal avec quelques points, notamment le fait que Saxhäuser m’a semblé avoir des réactions contradictoires, plus qu’ambiguës. Malgré son opposition grandissante aux idées des nazis, notamment sur la supériorité raciale, il n’en continue pas moins à liquider allègrement les ennemis du Reich et quand je dis liquider, il n’hésite pas à poursuivre tout seul une demi-douzaine d’anglais lourdement armés alors qu’il n’a qu’un revolver… On a droit à de véritables scène tirées de James Bond (Jusqu’à une moto dernier cri qui sort on ne sait d’où). L’auteur aurait pu éviter ce genre de scènes en faisant apparaître une équipe d’espions allemands (Cette scène se passant en Italie en 39, je pense que c’était faisable et que cela aurait rajouté un côté plus crédible).

Un autre point qui rend la lecture de cet ouvrage compliquée, c’est que l’auteur multiplie les allers et retours dans le temps (en se basant sur la table des matières, on passe successivement de 1937 à 1938, à 1939, à 1916, à 1939, 1934, 1939, 1904, 1939… . Cela permet de mieux comprendre l’évolution psychologique du personnage principal mais à force, cela donne le tournis.

Un dernier point qui m’a un peu dérangé, c’est la facilité avec laquelle les extra-terrestres se font descendre, notamment une de leurs soucoupes qui est heurtée par un chasseur Italien??

Ma note personnelle:14/20
Le château des millions d’années – Stéphane PRZYBYLSKI
Edition Kindle

Pour d’autres avis:

BlackWolf (Blog O Livre)
Cornwall (La Prophétie des Ânes)
Dionysos (Le Bibliocosme)
François Schnebelen (YoZone)
Grégory Drake (Bifrost)
Hubert Prolongeau (Télérama)
Lhotseshar (Au pays des Cave Trolls)
Oriane (La Pile à Lire)
Vert (Nevertwhere)
Xapur (Les Lectures de Xapur)

Rendons à César ce qui appartient à Dionysos, je lui ai emprunté les liens vers les autres sites en remplaçant le lien de mon site par le sien. J’espère qu’il ne m’en voudra pas.

Steampunk Holmes – P.C. MARTIN

Steampunk Holmes

Le gouvernement britannique a retrouvé les plans du Nautilus, le fameux sous-marin du capitaine Nemo et en fait dessiner des plans. Malgré le secret qui protégeait ce projet, une partie des plans du sous-marin ont été volés.

Les Services secrets ne parvenant pas à découvrir qui a volé les plans, les autorités britanniques font appel au meilleur détective privé de tous les temps : Sherlock Holmes. Celui-ci accourt au guidon de son side-car à vapeur (Nommé à juste titre « Widowmaker ») accompagné de son fidèle Watson (lequel Watson a perdu un bras et a vu celui-ci remplacé par un bras mécanique auquel Holmes a rajouté quelques gadgets dignes de James Bond).


Cette longue nouvelle est une adaptation d’une histoire de Sherlock Holmes écrite par Conan Doyle : « The Adventure of the Bruce-Partington Plans’ ». L’auteur a profité de cette histoire de plans de sous-marin volés pour y greffer du Steampunk en changeant le nom du sous-marin par celui du nettement plus connu « Nautilus » (Cependant, même si ce sous-marin en lui-même fait très Victorien, l’énergie utilisée par le Capitaine Nemo était l’électricité).

Si le ton général est relativement proche de celui de Conan Doyle, les amateurs de Sherlock Holmes pourraient être déçus de ne pas y retrouver l’atmosphère typique aux histoires de Conan Doyle. Le rythme de cette histoire est en effet très rapide, l’action a quelque peu remplacé la déduction et l’apport Steampunk a pour effet de transformer le détective en une sorte de James Bond Steampunk.

En bref, une histoire agréable à lire mais qui risque de décevoir les puristes.

Ma note personnelle : 14/20
Steampunk Holmes – P.C. MARTIN
Edition Kindle

 

1993 – ECHAPPEE ROUGE – Marianne STERN

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Dans 1993 – Echappée belle, Gorbatchev a été écarté du pouvoir dès le début, empêchant la chute du rideau de fer. Le nouveau dictateur soviétique décide de faire monter la pression, il amasse des troupes en secret près de la frontière et prépare activement la 3ème Guerre Mondiale .

Anya Ackerman est un des meilleurs pilote chasse dans l’armée de l’air est-allemande; elle doit, avec ses camarades pilotes, faire respecter le blocus aérien décrété par Sergei Filipov Miroslav. Le frère d’Anya travaille lui sur une arme chimique mortelle, invisible et inodore. Tous deux sont, comme la plupart de leurs collègues, sous la surveillance de la police secrète allemande, la STASI qui a des espions partout.

Alors que la tension monte, le danger d’un conflit mondial se précise. Anya et son frère parviendront-ils à empêcher  l’apocalypse?


 

Un roman uchronique distrayant et original par son cadre (l’Allemagne de l’est au début des années 1990). Les scènes de combats aériens sont assez réussies mais le meilleur du roman est sans doute dans l’atmosphère de chape de plomb qui pèse sur les personnages. Même ceux qui n’ont rien à se reprocher vivent sans cesse dans la crainte d’être arrêté et interrogé par la Stasi.

Par contre, deux histoires d’amour compliquées et dissimulées dans le même roman, cela fait peut-être beaucoup et certaines scènes dont la fin du roman m’ont eu l’air d’avoir été écrite trop rapidement, certaines évasions semblent beaucoup trop faciles.

Ma note personnelle : 14/20
1993 – Echappée belle de Marianne STERN
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