We Are Death, come for you – Doug DANDRIDGE

We are death

 

L’humanité est en pleine expansion, elle vit en paix depuis plusieurs dizaine d’années et a développé une douzaine de colonies interstellaires lorsque soudain cinq vaisseaux gigantesques apparaissent près d’une des colonies humaines. Sans tentative de communication, ces vaisseaux commencent à détruire tous les vaisseaux, satellites et habitats du système avant de s’en prendre à la planète elle-même qu’ils rasent complètement, éliminant toute trace de vie, même microbienne.

Les extra-terrestres envoient alors un message directement vers la terre pour annoncer leur arrivée en annonçant clairement leur intention de tuer les humains. Les extraterrestres qui se font appeler Hsszat, ont en effet développé un culte de la mort. Selon la croyance des Hsszat, toute forme de vie est une infestation qui doit être détruite. Lorsqu’ils auront réussi à détruire toute vie, ils mettront fin à leur propre existence.

Les vaisseaux des Hsszat ne semblent pas équipés de technologies particulièrement en avance sur celles des humains en dehors d’un rayon de conversion totale qui lui est particulièrement destructeur, même si ce n’est pas l’arme qui a le plus long rayon d’action. Reste la taille gigantesque des vaisseaux ennemis qui rend ceux-ci particulièrement difficile à détruire.

Les différents gouvernements du système solaire mobilisent leurs ressources pour tenter de créer une flotte suffisante pour détruire l’ennemi, disposant de plusieurs années, ils parviennent à construire plusieurs milliers de vaisseaux de tailles bien plus modeste que les vaisseaux des envahisseurs, tout en misant sur le développement de nouvelles technologies pour tenter de trouver l’arme fatale.


Un roman plaisant à lire, on se doute bien qu’à la fin, les humains vont trouver le moyen de vaincre les Hsszat, l’originalité venant peut-être ici qu’il y a plusieurs éléments qui participent à la victoire. Les personnages ne sont, à une ou  deux exceptions, pas fort développés mais les scènes d’actions sont très bonnes. Un bon essai dans le genre premier contact hostile.

Ma note personnelle: 16/20
We Are Death, Come For You – Doug DANDRIDGE
Edition Kindle

Le site de l’auteur: https://dougdandridge.com/

La Femme dans la Voiture – Richard MARSH

La Femme dans la voiture

Alors que le colonel Overton raconte à son ami John Baird le crime auquel il a assisté ce plus tôt dans la journée lorsqu’un homme a été poignardé par une femme au milieu de Piccadilly Circus, Baird a l’œil attiré par une voiture garée non loin. Il voit une femme sortir précipitamment du véhicule avant de s’en aller rapidement. Peu de temps après, une autre femme surgit qui ouvre la portière, prend quelque chose dans la voiture et s’enfuit à son tour. Intrigué par ces comportements, Baird s’approche de la voiture et s’aperçoit qu’il y a un homme, au corps à moitié déchiqueté, au volant…


 

Deux meurtres, deux ou trois femmes coupables, complices ou simplement impliquées dans ces meurtres… Voilà un début de roman passablement compliqué où John Baird va s’attacher à résoudre ces meurtres après avoir découvert qu’une des femmes soupçonnée est une personne à laquelle il était quasi fiancé et qu’il aime toujours malgré le fait qu’elle ait épousé un autre homme.

Nous suivons l’enquête en même temps que les personnages ce qui fait que nous démêlons les fils de l’intrigue en même temps qu’eux et que nous progressons au fur et à mesure que l’auteur nous lâche des informations. Il est ainsi quasi impossible de résoudre les énigmes parce que certaines informations importantes nous sont dissimulées jusque tard dans le roman.

Un roman complexe, très agréable à lire, avec de nombreux protagoniste mais qui ont tous leur place dans cette œuvre. Mon seul bémol vient de quelques imprécisions dont je ne peux déterminer si elles sont volontaires.

 

Ma note personnelle: 16/20
La Femme dans la Voiture – Richard MARSH
Traduction Charles Gireaudeau et Jean-Daniel Brèque
Edition Kindle

Disponible sur Amazon  ou en version epub chez les moutons électriques, chez Kobobooks ou à la Fnac

ou en version papier chez Rivière Blanche

Et n’oubliez pas de visiter le site consacré à la collection Baskerville

Pour un autre avis: L’avis de  Samuel Minne sur le site de l’amicales des amateurs de nids à poussière.

 

Le complot contre l’Amérique – Philip ROTH

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Profitant de la popularité qu’il a acquise par ses exploits d’aviateur, Charles Lindbergh, membre éminent de l’organisation « America First » et admirateur des nazis, décide de se présenter en 1940 comme candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 1941. Élu par les républicains, il se présente face à Franklin Delano Roosevelt et remporte l’élection haut la main fondant sa campagne sur la non-intervention en Europe afin d’éviter de faire couler du sang américain.

Aussitôt en poste, Lindbergh proclame la neutralité des Etats-Unis. S’il ne va pas jusqu’à s’allier à Hitler et ses alliés, l’isolationnisme de l’Amérique profite aux Puissances de l’Axe, rendant les combats plus difficiles pour les alliés. Lindbergh façonne un gouvernement à son image, regroupant d’autres antisémites notoires tel Henry Ford, le célèbre constructeur automobile ou des non-interventionnistes comme Burton K. Wheeler.

Au travers des yeux d’un enfant juif, l’auteur nous présente une Amérique qui se retrouve face à ses démons, une Amérique de tous les contrastes, telles que nous la connaissons encore aujourd’hui, avec ses actes de générosité incroyables venant d’individus auxquels on ne s’attend pas et ses actes d’égoïsmes venant de personnes que l’on adulait, cette Amérique capable d’exploits fantastiques et de lâcheté incroyable, d’amour et de haine, de beauté et de laideur.

Alors que Lindbergh fait promulguer des lois qui obligent les juifs à se disperser à travers le pays et à accepter du travail dans des régions très éloignées de leur lieu de résidence, mettant en œuvre des programmes pour enseigner aux enfants juifs « l’American Way of life », nous assistons aux réactions de cette communauté juive, d’abord incrédule puis terrifiée de voir se développer une politique de type national-socialiste aux Etats-Unis. Lindbergh va jusqu’à recevoir Von Ribbentrop à la Maison Blanche.

Certains juifs décident de partir combattre les nazis en transitant par le Canada, d’autres comme le journaliste s’opposent ouvertement au nouveau régime alors que d’autres encore se rallient à celui-ci, choisissant d’ignorer le mépris affiché de ce gouvernement et prônant aux autres juifs d’accepter une forme d’assimilation. La grande majorité des juifs reste cependant plutôt passive devant les événements, subissant leur sort en silence.

La culpabilisation des juifs continue de s’accentuer, lorsqu’un beau jour, le président Lindbergh disparaît aux commandes de son avion personnel sans laisser de traces. Le vice-président tente de faire enfermer les leaders démocrates mais la femme de Linbergh y est opposé et parvient à émettre un message radiophonique dénonçant une tentative de coup d’état. Le vice-président est démis de ses fonctions, de nouvelles élections ont lieu et finalement, quand les Japonais attaquent Pearl Harbour, l’Histoire reprend son cours.


Ce roman est très réussi, le fait de suivre l’évolution des événements au travers des yeux d’un enfant (l’auteur lui-même) accentue l’atmosphère de crise, au fur et à mesure que la paranoïa s’installe chez l’enfant. L’évolution graduelle que l’auteur fait subir à la société américaine renforce la crédibilité de cette uchronie. L’Amérique ne bascule pas d’un coup vers un régime nazi déclaré, elle glisse petit à petit vers un régime plus autoritaire où certaines composantes de la population sont priées de s’intégrer plus, d’adopter les mœurs des «véritables américains». Cette dernière démarche peut être comparée avec ce qui se passe de nos jours en Europe occidentale, jusqu’à quel point doit-on/peut-on demander à  des immigrants de s’intégrer. A quel moment des demandes légitimes (telles que le respect des lois) basculent-elles vers des demandes moins légitimes, vers une tendance à l’intégration forcée.

Mon seul regret est, comme pour « autant en emporte le temps« , que l’auteur finalement retourne vers la trame historique comme s’il n’assumait pas juqu’au bout son uchronie.

Ma note personnelle: 17/20 – 15/20(pour l’uchronie coupable)
Philippe Roth – Le complot contre l’Amérique
Folio