1901 – Robert CONROY

  

Alors que de nombreuses uchronies partent de conflits ayant existé : Guerre de sécession, 1ère ou 2ème  Guerre mondiale…, Robert Conroy nous invente une guerre.

Suite à la guerre Hispano-Américaine de 1898, les États-Unis ont récupérés les anciennes colonies espagnoles de Cuba, Porto-Rico, Guam et les Philippines

 L’empereur d’Allemagne, Guillaume II est ulcéré par le fait que l’Allemagne, première puissance européenne ne possède pas de colonies dignes de ce nom alors que les États-Unis, puissance de second rang à ses yeux, possède désormais des colonies.

Guillaume II, part de plusieurs postulats :

1°) L’Allemagne possède la meilleure armée du Monde et la 2ème Marine du Monde (après l’Angleterre).

2°) L’Armée américaine est faible et la plus grande partie de celle-ci est aux Philippines ou à Cuba.

3°) Le président McKinley est faible et cédera devant la force

4°) Les Anglais sont empêtrés dans la seconde guerre des Boers

5°) Les autres puissances européennes ont peur de l’Allemagne.

C’est pourquoi le Kaiser décide de prendre une partie des États-Unis en otage pour exiger les ex-colonies hispaniques.

Les Allemands réunissent une flotte puissante et embarquent une puissante armée dans le plus grand secret.

Prévenus de l’attaque par les Anglais au dernier moment, les Américains ne peuvent empêcher le débarquement allemand près de Long Island. Les Allemands s’emparent de New York.

En apprenant la nouvelle le président McKinley fait une crise cardiaque.

Le jeune vice-président, un certain Théodore Roosevelt se retrouve devant une crise sans précédent.

Les États-Unis sont pris complètement au dépourvu, ils n’ont aucune armée à opposer à l’envahisseur, qui plus est, l’armée allemande est nombreuse, possède un armement plus moderne et une discipline de fer. Les premières batailles entre les milices du Massachusetts et du Connecticut et les allemands tournent au désastre pour les américains.

Alors que les Allemands s’installent autour de New York en créant un réseau de fortifications impressionnantes, l’empereur d’Allemagne fait connaître ses conditions : Cession des colonies, démantèlement de la marine américaine ou vente des navires pour un prix nominal à l’Allemagne ; Guillaume II demande en plus un dédommagement pour les frais de l’expédition de 100 millions de dollars en or.

Profitant du répit qui leur est offert puisque les allemands ont décidé de se retrancher, les américains vont rassembler leurs ressources pour tenter de rejeter les allemands à la mer. Ils peuvent compter sur l’aide des anglais qui ont justement trouvé là l’occasion de revendre leurs surplus militaire qui, quoique dépassé, est cependant supérieur à ce que possèdent les américains… (vous connaitrez la fin en lisant le livre)

J’ai bien aimé cet ouvrage, c’est bien écrit, relativement plausible (à part peut-être le secret sur la force d’invasion et la succession de Guillaume II), la période choisie est originale et l’auteur analyse bien les forces et les faiblesses des deux camps (la  discipline des allemands se retournant parfois contre eux).

Robert Conroy aborde aussi les désordres civils et économiques provoqués par la guerre, sans compter le rôle trouble joué par les anglais : depuis combien de temps étaient ils au courant, n’ont-ils pas intérêt à ce que les allemands s’embourbent dans cette expédition et que les deux côtés perdent un maximum de plumes. L’élément naval joue aussi un rôle prépondérant alors que l’Allemagne doit ravitailler 40.000 puis 80.000, 160.000 et finalement 250.000 hommes sur un autre continent.

Ma note personnelle : 16/20

Voir aussi l’avis d’Eumène de Cardie:

http://notesdeumene.wordpress.com/2011/02/07/robert-conroy-1901/

Site web consacré à l’auteur: http://www.robertconroybooks.com/

Page wikipedia traduite en français et mise-à-jour par Frédéric Goudon: https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Conroy

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10 commentairesLaisser un commentaire

  1. Il y a eu une époque ou le risque d’une guerre germano-américaine au début du siècle était présente. Lire l’article suivant :

    http://en.wikipedia.org/wiki/Venezuela_Crisis_of_1902-1903

    • Oui encore qu’ici l’Allemagne faisait partie d’une coalition, les Etats-Unis n’auraient eu quasiment aucune chance.

  2. Pas sur, débarqué en masse sur un autre continent n’est pas si facile. Dans le cas présent, le menace immédiate si le conflit s’était transformé en guerre à grande échelle hors du Venezuela vient pour les USA du Canada, et si les marines d’Amérique Latine était  »peanuts » à l’époque, ces pays qui se seraient rangé probablement du coté de Washington et de Caracas devant l’impérialisme Européen disposaient déjà d’une population relativement importante pouvant fournir de gros contingents pour les batailles terrestres alors que le Canada n’avaient que 7 millions d’habitants.

    • Je ne pensais pas à un débarquement en masse, plutôt un blocus commercial avec s’il le faut l’une ou l’autre bataille navale, les Etats Unis n’auraient rien pu faire à l’époque contre l’Angleterre et l’Allemagne réunies (sans compter les autres puissances impliquées).

  3. Désolé ne n’avoir pas répondu plus tôt, ma connexion internet est défaillante depuis plusieurs jours.

    Si il s’agit  »juste » d’une  »quasi-guerre » navale comme il y a eu durant la révolution française entre la France et les USA, à l’époque, les marines Européennes (hors Espagne hors jeu depuis 1899) étaient en effet supérieurs à l’US Navy,

  4. Je signale juste 2 erreurs d’espacement dans l’article :

    * un certain ThéodoreRoosevelt

    * les Allemands s’installent au tour de New York

    • Merci, c’est corrigé

  5. […] Le blog uchronique de Daidin […]

  6. J’avais lu ce roman il y a quelque temps (cf. http://notesdeumene.wordpress.com/2011/02/07/robert-conroy-1901/ ) mais je n’avais pas été aussi enthousiaste que vous. Parce que si, effectivement, le concept de base est innovant, le traitement m’avait lui semblé fort décevant…

    • Bonjour,

      Mon critère principal est le plaisir que j’ai pris à lire un ouvrage et j’ai pris du plaisir à lire celui-ci. Maintenant, il y a effectivement beaucoup à redire quand à la faisabilité de la chose ou au déroulement des événements. Je serais curieux de voir ce qu’un autre écrivain pourrait tirer d’un tel scénario.


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